Une nouvelle vie pour une nouvelle esclave [TERMINE]

[hj : Ce topic est la suite direct de Vente d’esclaves]

Razheem avança dans le couloir sobrement décoré mais bien éclairé par de nombreuses lucarnes. Il s’approcha d’une porte et posa sa main droite dessus. La porte n’avait ni serrure ni poignée, elle n’était pas en bois mais en la même matière corailleuse qui couvrait la moitié du corps du capitaine. La clé qui l’ouvrait n’était autre que Razheem, ou plutôt le parasite qu’il avait. Cette porte avait en effet été créée par la créature, qui avait élu domicile dans la nuque du capitaine, et un simple contact permettait d’en modifier la structure, ouvrant ainsi le passage. La pièce à l’intérieur était grande et richement habillée. Tout à gauche de la porte se trouvait un grand lit à baldaquins, les draps tirés sans un seul pli. A droite de l’entrée se trouvait une cheminée avec devant une table basse, ronde mais grande, devant laquelle se trouvaient deux fauteuils qui se faisaient face. Deux fauteuils, sobres mais d’autant plus impressionnants par rapport aux beaux meubles. Sur la table se trouvaient de multiples plats, tous plus appétissants les uns que les autres et sur le rebord de la cheminée se trouvaient des flacons contenant différents onguents pour soigner les blessures et faire disparaître les plus petites marques. De part et d’autres de la cheminée se trouvaient des étagères pleines de livres. Dispersés un peu plus aléatoirement se trouvaient différents meubles, un buffet sur lequel reposait une horloge sans rien autour du mécanisme et une petite bassine pleine d’eau froide. Dans un coin se trouvait une baignoire, vide, avec un paravent replié à côté. Sur une autre table reposait un tas de rouleaux fermés et sur le mur en face de la table une carte d’Azilis avant la rupture était accrochée avec, marquées par-dessus, les frontières actuelles de Requiem. Les deux autres meubles étaient une armoire, vide, et un bureau sur lequel gisaient plusieurs lettres et comportant plusieurs tiroirs dans lesquels se trouvaient tout le nécessaire pour écrire. Il y avait plusieurs chandeliers disséminés en différents points, quelques tapis au sol ainsi que différents tableaux aux murs représentant soit des créatures de ce monde, soit des scènes de batailles.

Le capitaine s’approcha d’un fauteuil sur lequel était posé une chemise semblable à celles des serviteurs du couloir. Il récupéra sa cape en donnant la chemise à Reira :

- Tant que tu n’auras rien d’autre mets ça !

Entre le moment où elle n’avait plus la cape et celui où elle avait endossé la chemise le regard de Razheem fut attiré par le cou de l’elfe. Autour de son cou elle portait une chaîne en argent de facture elfique, sertie de pierres bleues. Le capitaine posa sa main gauche sur le cou de Reira et la fit glisser pour passer entre la peau douce de l’elfe et le bijou. Il regarda sa nouvelle esclave dans ses yeux verts et enleva sa main. Son visage n’affichait absolument aucune émotion, aucune expression mais il désigna finalement la table près de la cheminée :

- Va manger. Je ne voudrais pas que tu meures de faim.

Le capitaine ne lui adressa pas un regard et s’éloigna avant de se laisser tomber sur le lit.

Reira suivit Razheem. L'attitude du serviteur l'avait fait sourire intérieurement.Elle remercia en silence Razheem d'avoir fait taire le serviteur, car ses paroles, bien que plaisantes, étaient nassillardes et inutiles.Mais Elle était sure que quel que soit le "métier" qu'allait lui donner son maître, elle pourrait se servir de son corps. Elle observa son maître ouvrir la drole de porte, on aurait dit qu'elle était en... en la peau de son bras bizarre. Mais Reira ne s'y intéressait pas, tellement son épuisement était trop grand.

Elle entra à la suite de Razheem, en chantonnant dans sa tête. Elle frémit malgré la température normale de la pièce, et observa autour dx'lele pour mémoriser la structure de la pièce. Tel objet à tel place. Bien.

Son maître alla chercher une chemise sur un fauteuil et la lui lança. Elle hocha la tête et retira promptement la cape pour la poser avec délicatesse sur le fauteuil. Elle était trop fatiguée pour être pudique. Elle retira ses vieilles loques et mit la chemise, trop grande pour elle, formant une sorte de robe bizarre. Elle sentit, en refermant les boutons, la main de Razheem se poser sur son cou; elle tressaillit. Un contact chaud. Elle se recula d'un pas, le regard vrillé au visage de Razheem. Peur. Douleur. Puis le calme. Elle se raisonna. Ses souvenirs n'avaient plus lieu d'être. Elle baissa la tête, et le laissa observer le souvenir de sa mère.

Puis, il alla s'allonger lourdement sur le lit en désignant une table où étaient posés des aliments. Elle s'approcha, et malgré sa faim, répugnait à manger. Elle prit une grappe de raisin, en mangea quelque uns, puis s'approcha de son maître. Elle s'assit à côté de lui, le regard baissé. Puis, prenant son courage à deux mains, elle leva son regard pour le poser dans celui de son maître.

Que comptez-vous me faire faire ?

Toujours cette petite voix basse et trouble. Elle reposusa ses cheveux avec un geste agacé, bien que gracieux. Elle réflchit un peu. Elle devinait qu'elle allait devoir séduie, et surement tuer, plus ou moins discrètement. Allait-elle devoir réapprendre les arts de la danse, de la séduction et du corps ? Sa mère les lui avaient apprit, mais elle ne s'en souvenait qu'en des termes flous. Elle haussa une épaule, faisant involontairement tomber le haut de sa chemise, dévoilant sa petite épaule de nacre. Elle baissa les yeux et les posa sur le bras. Une irrésistible envie de le toucher, pour en déterminer sa texture, la prit. Mais elle resta là, silencieuse.

Allongé sur le dos le capitine observa Reira prendre une simple grappe de raisin avant de se rapprocher de lui. Il savait qu'elle devait avoir faim mais soit elle avait peur, soit elle n'en voulait pas, soit il s'agissait d'autre chose. Razheem n'était pas un très bon psychologue et dès qu'il s'agissait de comprendre le fonctionnement des personnes et surtout de leur mental il laissait la tâche à d'autres plus compétents. Puis vint le moment où elle posa sa question. Qu'est-ce qu'il comptait faire d'elle ? Razheem secoua la tête :

- Pour l'instant je veux uniquement que tu t'habitue au palais. Tu dois en connaître chaque recoin, chaque passage secret. Conduis-toi en servante et traverses les couloirs, c'est tout ce que tu auras à faire pour l'instant. Tu te conduira en servante mais je reste ton maître. Personne ne devras te toucher. Les courtisants qui ont les mêmes pensées que l'idiot de tout à l'heure sont nombreux dans ce palais mais certains te paraîtront plus gentils que d'autres. N'y prête pas attention, ils sont prêts à n'importe quoi. S'ils te touchent défends-toi pour commencer puis viens dans cette pièce. Seuls les personnes qui ont ma confiance ou qui me servent peuvent entrer ici.

Le capitaine s'assit alors sur le lit. Alors qu'elle haussait les épaules Reira fit tomber le haut de sa chemise trop grande pour elle. Razheem récupéra le vétement et le replça sur la petite épaule. Il posa sa main dessus et sentit tressaïllir Reira. Il eut un sourire :

- Tu n'as pas à me craindre, pas tant que tu ne vas pas trop loin dans les limites de ma tolérence. Au fait, ce bijou est très beau, protège-le bien.

Le capitaine remarqua alors que le regard de Reira était dirigé vers son bras droit. Il le leva légèrement et regarda l'elfe :

- Il n'y a rien de bien là-dedans, tu es bien la première à avoir envie de le toucher. Il sentit Reira reculer comme si elle avait peur que cette envie ne lui nuise. Ne nie pas, tes yeux te trahissent mais tu n'as pas à avoir honte de ta curiosité. Il faudra même que tu t'en serves.

Il regarda une nouvelle fois son bras modifié par le parasite et le posa sur la jambe de Reira, jambe qui était nue puisque la chemise, même trop grande, lui arrivait jusqu'à la mi-cuisse à peu près. Le contact était tiède pour Razheem mais plutôt chaud pour l'elfe. La matière qui couvrait son bras était plutôt douce, l'aspect corailleux se révélait être de minuscules écailles soudées entre elles. Au niveau des articulations la matière ressemblait plus à vraiment du corail et la paume de la main quand à elle donnait l'impression d'une pièce de cuir tirée à son maximum. Cependant tout cela se révélait être organique. Il laissa son bras sur la jambe de Reira suffisamment longtemps pour qu'elle puisse le toucher dans tous les sens puis il se leva. Il se leva et se dirigea vers la table basse, s'assit dans l'un des fauteuils et prit une pomme dans la corbeille de fruits. Il tourna la tête vers l'elfe :

- Maintenant viens manger. Zul Jin ne nourrit qu'à peine ses esclaves. Tu m'as l'air intelligente, ne me fait pas avoir tord avec un caprice d'enfant.

Il croqua dans la pomme mais, si Reira était très attentive à ce qu'il faisait, elle aurait put remarquer qu'il n'avait maché qu'une seule fois avant de croquer de nouveau, sans avaler, encore et encore.

Reira hocha la tête. Elle fut un peu surprise, même si elle se doutait que les paro;les de Razheem ne devaient pas être de la protéger. Il devait juste vouloir qu'elle ne couche pas n'improte où. Vu ce que ce genre de choses lui avaint apportées, elle préférait se tenir à l'écart de toute personne, sauf si Razheem lui demandait de rencontrer telle ou telle personne.

Elle le sentit remettre son vêtement, elle n'avait même pas fait attention au fait qu'il était descendu. Elle tressaillit, mais le vit sourire. Elle eut un léger sourire quand il lui dit de protéger son bijou. Elle hocha la tête. Puis, elle rougit légèrement. Elle ne devait pas être bien discrète, vu comme il avait remarqué sa curiosité. Elle le regarda poser sa main sur sa jambe - elle tressaillit à son contact, mais se mordit la langue pour ne pas trembler . Elle hésita, puis prit la main entre ses doigts fins. La texture était étrange, inédite pour elle. Elle hésita, mais renonça à essayer de gratter de ses ongles les sortes d'écailles qui formaient le bras.

Il se leva, et elle s'assit sur ses pieds, les yeux posés sur Razheem, attentive. Il lui fit une remarqua qu'elle préféra ne pas nier. Elle se leva précautioneusement, et remarqua sans difficulté et avec surprise l façon de manger de Razheem. Elle haussa les épaules, puis s'approcha de Razheem, puis , mangeant quelques grains de raisin, elle se leva sur la pointe des pieds, et posa un grain de raisin sur les lèvres de Razheem, le pressant doucement de ses longs doigts. Elle haussa les épaules, puis, prenant unf fruit, elle s'approcha du feu, et y mit sa main. Le feu et l'alcool ne faisait aucun effet sur son mental et sa peau, elle regarda la pomme se racoornir un peu, puis croqua dedans doucement, puis se retourna pour observer Razheem.

Comme je dois me conduire comme une servante, si l'on me demande ce que je fais ici, que devrasi-je répondre ? Et si je dois dire que je suis votre servante, que dire si l'on me demande une preuve ? Il faudra que vous me disiez des plats que vous aimez, et où vous avez l'habitude de chercher vos vêtements. J'irais chercher de quoi vous faire à manger. Je pense pouvoir vous préparer quelque chose d'à peu près bon. Si vous le désirez.

Elle détourna ses yeux verts et toisa le feu, qui dansait avec ses flammes rouge et or.

Finalement, cet jomme était plus doux qu'elle ne l'avait cru. Repérer le chateau de telle manière àdisparaitre ou apparaitre furtivement, ça elle pouvait le faire. Pareil pour jour la comédie. Elle pourrait se faire passer pour plus docile qu'elle ne l'était, ce n'était pas difficile, un ou deux battements de cils ici et là, et les hommes tombaient dans ses filets. Bien que l'espèce mâle ne l'intéressât pas - de même que l'espèce féminine. Elle ne s'intéressait pas aux corps et aux arts de l'amour - inutiles. Elle ferait ce que demanderait Razheem. Elle détourna le regard de la danseuse de feu, et le plongea doucement, sans insolence, dans celui de Razheem. Elle réussit à se faire forces, et à prononcer dans un souffle :

Merci.

Lorsqu'elle s'approcha de lui pour poser un grain de raisin sur ses lèvres avant de l'écraser du bout des doigts. Le capitaine ouvrit légèrement la bouche pour laisser passer le fruit avant de la refermer doucement. Il la regarda ensuite s'approcher du feu. Il n'avait affiché qu'un air neutre lorsqu'elle était près de lui. Lorsqu'il la vit mettre carrément la main dans le feu il souria de façon à ce qu'elle ne puisse pas le voir. Il retiendrait cela, après il faudrait qu'il aborde le sujet pour savoir la raison de cela. Mais pas maintenant. Finallement elle reprit la parole, lui demandant comment elle devrait justifier le fait qu'elle était sa servante. Il secoua lentement la tête :

- Tu n'as pas à justifier ton poste de servante. Ce vêtement est spécifique à ceux qui me servent directement et tes futurs habits, mieux adaptés, porteront la même marque.

Razheem montra du doigt le R en fil d'argent, presque invisible si on ne sait pas qu'il est là.

- Sinon j'ai dit que tu devrais te comporter comme une servante, mais c'est surtout pour que tu ais la possibilité de traverser le palais de fond en comble. Tu n'auras pas à travailler pour le moment et ton travail n'aura rien à voir avec celui d'une servante. Pour le moment tu logeras dans cette pièce, ta nourriture te sera apportée et dès que tu auras vu les couturières tu utiliseras l'armoire vide pour mettre tes vêtements. Rentre juste le soir avant 23h car ce délai passé la porte te sera fermée et tu devras coucher dans le couloir.

Razheem avait débordé sur la question pour donner quelques consignes supplémentaires à l'elfe sur la vie de tous les jours. Le capitaine vit qu'elle s'était rapprochée et plantait désormais ses yeux verts dans les siens. Lorsqu'elle réussit à prononcer un merci un grand sourire traversa le visage de Razheem. Il avait réussi cela. Elle avait de la reconnaissance. Il ne s'agissait plus simplement de la soumission d'un esclave envers son maître mais de reconnaissance de l'avoir sortie de l'enfer, maintenant elle été prête pour son but. Il faudrait un certain temps pour tout lui apprendre mais il n'avait pas à lui traficoter le cerveau, elle ferait ce qu'il voudrait autant par obligation que par envie de remercier, tant qu'il n'allait pas trop loin dans ses demandes. Son sourire s'effaça doucement lorsqu'il répondit :

- Tu n'as pas à me remercier Reira. Tu mérite cela.

Reira hocha la tête. Elle avait sentit l'air surprit de Razheem posé sur sa main, elle-même posée dans le feu. Une fois les "ordres" donnés par son maître, elle baissa les yeux. Elle avait noté tout cela dans sa tête. Elle n'aurait pas à jouer les servantes alors, a lui faire sa lessive ? Bah, si il lui avait demandé, cela n'aurait pas changé de sa mère...

Je suis née comme cela. Je ne sais pas pourquoi, mais le feu ne meurtrit pas ma peau ni mon corps. Je ne ressens aucune douleur en faisant cela.

Elle pongea de nouveau sa main dans le feu, et haussa les épaules, quand Razheem prononça quelques paroles, jolies en apparence, mais sonnant creux aux oreilles de l'elfe.

C'est gentil de dire cela, ou peut-être fou, mais ce n'est pas vrai. Je ne mérite pas ce genre de vie. A moins que ce que j'ai enduré avant ne soit également valable, et que j'ai mérité ...

Reira haussa les épaules, et se força à sourire, en croquant dans sa pomme. Elle sentait la douce chaleur sur ses jambes.

Mais... Si vous me permettez, comment avez-vous obtenu ce bras si... Si... Bizarre ? Etes-vous né avec ?

Elle pencha la tête de côté. Si il était enclin à lui offrir certaines bribes de sa vie, et enclin à savoir la sienne, elle s'ouvrirait volontiers. Elle raconterait ses périples avec le sourire, en pensant encore à ses souvenirs horribles. Elle observa Razheem doucement.

Razheem ne lui avait pas demandé mais Reira expliqua tout de même qu'elle avait cette capacité depuis sa naissance. Razheem hocha simplement la tête sans emmettre de commantaire. Intérieurement il souria, elle n'avait donc pas à passer du temps pour contrôler cela, c'était intéressant et surtout utile. Il resta un moment le regard dans le vide lorsque Reira reprit la parole. Le capitaine se redressa sur son fauteuil :

- Je n'ais pas dit que tu avaits mérité ce qui s'est passé dans ton enfance mais que tu méritais ce que je te donnais. Ce n'est pas la même chose. Et puis je n'ai pas pour habitude de dire les choses pour faire plaisir ou pour être gentil, je dis les choses tel qu'elles sont, ou tel que je les ressent en tout cas.

Il se tut, regardant d'un air distrait les différents plats alignés sur la table basse. Il y avait plusieurs sortes de viandes, de légumes et d'autres accompagnements. Les serviteurs ne sachant pas ce qu'il voudrait avait apporté un peu de tout. Et lui il ne mangerait rien, cela était pour Reira mais elle donnait l'impression de ne pas vouloir manger ces aliments. Il secoua à peine la tête alors que l'elfe avait encore le regard dans le feu. Finalement il se leva et s'approcha de la cheminée. Il prit un pot qui se trouvait sur le rebord et le posa devant Reira :

- Tiens, cet onguent est très efficace, il appaisera tes douleurs et fera disparaître tes blessures.

Il fit quelques pas, retournant vers le fauteuil, et posa sa main "normale" sur le dossier. A ce moment là Reira lui posa une nouvelle question. L'origine de son bras.

- Non je ne l'ai pas depuis la naissance. Par contre je te demanderais de ne plus aborder ce sujet. Tu sauras ce que j'estime nécessaire que tu sache mais pas plus. Je t'ais dit qu'il était bien d'être curieux mais il y a des limites à ne pas dépasser dans tous les domaines.

Sa voix était calme et posée, il n'y avait aucune agressivité dans ses propos mais son ton montrait également à Reira qu'elle avait atteint cette limite pour le sujet du bras. Le capitaine n'avait pas rajouté un mot, il ne parlait pas de son passé, il n'en voyait l'intérêt, son passé était mort depuis longtemps et s'en souvenir ne servait à rien. Pour la même raison il ne questionna pas Reira sur son passé à elle, elle pouvait garder ses souvenirs si elle le voulait mais elle devrait les garder pour elle. A présent elle n'était plus cette jeune fille qu'elle avait été et il faudrait qu'elle le comprenne si ce n'était pas déjà le cas.

Reira haussa les épaules. Elle ne pensait pas mériter tout cela. Elle était pessimiste depuis sa tendre enfance. Pourquoi vivre après tout, si c'est pour mourir ? Elle regardait le feu. Le Feu... Elle avait un jour rêvé d'un gigantesque brasier, où tous ceux qui lui avaient fait du tort se seraient mis à brûler, doucement, tandis qu'elle les regardait, implorant son aide...

Elle sortit de sa rêverie quand il posa le pot d'onguent. Elle eut un sourire de gratitude.

Merci...

Elle posa un peu de crème immédiatement sur sa hanche. La vieille blessure se rouvrait souvent. Elle saignait peu, mais la douleur qu'elle lui offrait était telle qu'elle pouvait s'évanouir.

Puis, Razheem perdit le ton qu'il avait eu. Elle sentit le changement dans son être. Il n'était pas froid, le ton n'avait pas changé - si, mais juste cette petite pointe de... Elle n'aurait su dire quoi. Mais il avait changé, et il la fit remettre au pias comme un cheval qui s'écarte trop du chemin. Comme un pauvre animal. Reira faillit se débrider, mais elle esta calme. Elle était vexée, mais il valait mieux ne pas le montrer. Très bien, il voulait ne pas parler de lui, comme ça lui plaisait. Elle s'en fichait. Elle passa la pommade sur ses blessures, puis, tournant le dos à Razheem, s'amusa à jouer avec le feu, formant des figurines, des fées et des lutins.

Ses yeux verts étaient à présents deux fentes rougeâtres. Elle sentait la chaleur se diffuser danss es veines, doucement. La chaleur sur son visage, le sang qui bout. Elle retira ses mains. Cela avait voulu la happer, Cela voulait toujours la happer quand elle jouait avec le feu.

Elle posa ses mains sur la table, essouflée, mais ne provoquant aucun bruit, silencieuse. Elle l'avait toujours été, silencieuse. une légère fumée se volatilisa dans l'air. Reira expira, puis fit quelques pas vers la porte. Si il voulait savoir où elle allait, il lui demanderait. Elle s'arrêta face à la porte. Elle se demandait en quoi elle était vexée, après tout il était supérieur à elle, non ? Et puis, il ne faisait que se servir d'elle, il ne fallait pas s'attendre à plus...

Lorqu'elle le remercia pour le baume le capitaine ne dit pas un mot. Il la regarda s'en passer sur la hanche, rouvrant aussitôt une vieille blessure. Il finit par hocher la tête. Il remarqua ensuite que sa réponse n'avait pas plu à la jeune elfe, elle s'était sans doute attendut à se qu'il s'ouvre, s'était un peu stupide. Il ne parlait pas de lui et ce à personne. Personne ne savait qui il avait été avant sa rencontre avec son "squatteur", personne ne savait quand il avait changé, perdant ainsi la majeure partie de son humanitée. Razheem remarqua qu'elle avait fait des efforts pour se contenir, elle avait bien fait. Reira avait préféré retourner jouer avec le feu, un jeu plutôt dangereux. Le capitaine remarqua qu'elle était comme hypnotisée par les flammes, finalement elle se retira plutôt brusquement. Il la regarda se lever mais ne s'en occupa pas plus que ça. Il se dirigea vers le bureau et sortit de quoi écrire ainsi qu'une lettre qui n'avait pas encore été ouverte. Il s'approcha de nouveau de la cheminée et décacheta le parchemin. Un sceau bleu-vert sur un parchemin gris. Il s'agissait d'un simple rapport de la garde. Il ouvrit le parchemin et lut rapidement, fronçant les sourcils. Sans un bruit il froissa en boule le parchemin et le jeta dans le feu, la lettre brûla rapidement. Le capitaine se retourna alors et vit Reira fasse à la porte. Celle-ci restait fermée mais Razheem se concentra un instant. Si elle voulait partir elle n'aurait qu'à poser la main sur l'étrange porte. Le capitaine ne fit aucun pas dans sa direction :

- Si tu veux. Tiens.

Il prit une bourse à sa ceinture qu'il lui lança :

- Voici un peu d'argent. Tu peux t'acheter de quoi t'habiller. Par contre ne vas pas le boire, ça serait très ennuyeux.

Il ne fit pas d'autre commentaire et s'assit devant son bureau. Soudain il releva la tête :

- Ah si, je ne serais pas là ce soir donc rentre bien avant 23h.

Il rebaissa la tête, griffona quelques mots et roula le parchemin qu'il posa debout sur le bois avant de le serrer de sa "main" droite, laissant un petit disque ce cette matière pour sceller la lettre. Puis il se releva, sans chercher à regarder si Reira était encore là où non.

Reira resta face à la porte. Elle attendait qu'il dise ou fasse
quelque chose, et ses pensées étaient dirigées, non pas vers Razheem,
mais envers le Feu. Elle pouvait depuis sa tendre enfance mettre
n'importe quelle partie de son corps - ême ses cheveux- sans qu'ils
brulent. Les flammes ne donnaient en elle qu'une agréable chaleur. Et
aussi une envie, un désir, de jouer avec les flammes, de les maîtriser.
Et ce désir, justement, avait toujours voulu la happer, comme si il
voulait l'emmener aucoeur des flammes pour qu'elle y consume ses
désirs. Elle haussa les épaules et se retourna pour attraper une bourse
lancée par Razheem.

Elle haussa les sourcils, mais il
donna les explications. Aller s'acheter des vêtements... Pourquoi pas ?
Elle trouverait le moyen de lui redonner ce qu'il venait de lui offrir,
elle n'aimait pas avoir des dettes, quelles qu'elles soient.

Il
lui donna la consigne d'être rentrée avant 23h, elle hocha la tête,
puis, réalisant qu'il n'avait pas du la voir, trop occupé à faire elle
ne savait quoi avec des lettres - il fronçait les sourcils, était-ce
mauvais ?..

Je rentrerais bientôt, je vais juste faire un tour. Si je puis faire quoi que ce soit pour vour...

Elle
s'inclina, attendit qu'il réponde, puis se tourna vers la porte. Elle
haussa un sourcil, et posa la main sur la porte, mue par son instinct.
La porte avait vraiment le même aspect que le bras de Razheem. Au
toucher, elle semblait formée de petites écailles, et Reira eut la
pensée qu'une peau de dragon devait être praille. Elle baissa ses yeux
verts et retira sa main tandis que la porte s'ouvrait. Elle tourna
rapidement la tête. Razheem ne faisait déjà plus attention à elle. Elle
haussa les épaules, fronça les sourcils. Reira réalisa que la porte
s'était ouverte, et sortit.

Couloirs, "ombres et chimères"

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