De retour chez les Rebelles

Les clans des rebelles… Azenor ne se sentait elle-même que lorsqu’elle était parmi eux. Chose relativement rare, puisque la plupart du temps, elle jouait son rôle d’ambassadrice du côté des deux autres clans ennemis. Et les hostilités entre les Requiem et les Nightmare ne lui avaient pas permis de revenir chez les Rebelles depuis un long moment. Les choses n’avaient pas vraiment évoluées, il fallait même avouer qu’elles commençaient presque à stagnées, mais au moins elle prendrait connaissance de l’évolution de son clan depuis son absence…

Azenor avait quitter le palais de givre très tôt le matin, et avait fait mine de partir pour la cour des Requiem… or, elle avait passé deux bonnes heures à la taverne, emmitouflé dans sa grande et épaisse cape verte, et soigneusement capuchonné… Ainsi, elle avait pu se frayer un chemin dans la neige, lentement mais sûrement vers les grottes qui abritaient le repère des Rebelles. Pressant sa cape pour la réchauffer un minimum le temps qu’elle arrive au chaud, la jeune femme se posait de nombreuses questions. Parmi elles, comment les choses avaient tournées côté Rebelles, comment s’en sortait leur contact chez les Nightmare, ce Sivoïar... et surtout, comment allait Zaïkel…
Bientôt, elle arriva à l’entrée d’une grotte discrète, creusée par le temps, le froid, et la volonté de la nature. Ici s’ouvrait le domaine secrète des siens. L’air de rien, et avec une discrétion hors du commun, elle laissa son regard vagabonder tout autour d’elle. Rien, aucune ombre étrange, aucune présence suspect… Azenor était définitivement seule. Alors, elle entra rapidement dans cette grotte unique en son genre.

Après quelque pas et un tournant violent afin que la lumière des quelques torches ne se diffuse pas jusqu’à l’extérieur, de nombreuses tapisseries ornaient les murs et le sol pour préserver la chaleur… Elle était arrivée. Azenor entra alors dans une immense pièce, où un feu brûlait au centre. Les tables disposaient autours étaient vides. Otant sa capuche, l’Aasimars s’approcha lentement d’une chaise et se mit à l’aise, attendant que quelqu’un pointe enfin le bout de son nez.

Zaïkel parcourait les galeries d'un pas vif, laissant l'habitude mener ses pas, plutôt que son esprit qui était occupé à faire mentalement le bilan des dernières opérations et des prévisions pour les prochains jours. D'après les rapports, leurs ennemies pataugeaient toujours pour ce qui était de dénicher les rebelles... Belles et puissantes peut-être, mais pas fichues de voir ce qui était juste sous leur nez, ces deux-là... Et vu toutes les mesures de sécurité qu'il n'arrêtait pas de mettre en place, elles n'étaient pas près de leur mettre la main dessus. Tant mieux. Leur force était dans leur discrétion.

D'un autre côté, il fallait aussi admettre que les rebelles n'avançaient pas non plus. Le travail d'espions comme Azenor ou Sivoïar était précieux pour les informations qu'ils ramenaient, mais chaque nouvelle était plus déprimante que la précédente et portait à croire que la puissance des deux clans était tellement colossale que jamais les rebelles, quels que soient les moyens qu'ils parviennent à rassembler, ne pourraient les mettre à bas.

En gros, la situation stagnait complètement. Zaïkel n'aimait pas ça. Il fallait sans cesse progresser, gagner peu à peu sur leurs ennemies, sans quoi le ciel leur tomberait sur la tête avant qu'ils puissent ne serait-ce qu'indisposer légèrement l'une des deux soeurs.

Il poussa un soupir grognon et classa temporairement ces problèmes dans un coin de son esprit. Il était arrivé à la grande salle où se réunissaient parfois les rebelles. Vide à cette heure, d'habitude. Zaïkel avait l'intention de se mettre dos au feu, de fermer les yeux et de laisser sa chaleur imprégner son corps, puis de se remettre à étudier les problèmes qui l'occupaient.

Il pénétra dans la salle. Voilà, vide, comme d'habitude. Ah... Non. Une personne se prélassait sur une chaise. Elle venait probablement d'entrer et voulait également se reposer un peu. Zaïkel avança un peu pour la reconnaître - et puis la danse d'une flamme vint jouer sur cette longue chevelure blonde qu'il aurait reconnue entre mille. Azenor ? Elle était donc rentrée ? Enfin, voilà une bonne nouvelle.

La chaise sur laquelle elle s'était installée tournait le dos à la galerie par laquelle Zaïkel arrivait. Il approcha calmement, d'un pas naturellement feutré, et posa une main sur l'épaule de la jeune fille, doucement, pour ne pas lui faire peur.

"Bonjour, Azenor. Des nouvelles de l'extérieur ?"

Il n’y avait vraiment rien de telle qu’un bon feu pour se réchauffer d’une absence bien trop longue au goût d’Azenor. Même si il n’y avait encore personne pour l’accueillir, l‘Aasimar était déjà heureuse de revoir les murs, de ressentir la chaleur des lieux et les odeurs familières les seules qui la rendaient un peu plus joyeuse, et lui offrait réconfort à chaque fois qu’elle rentrait. Soupirant d’aide, elle attrapa une grappe de raisin devant elle, et sombra quelques instants dans le silence crépitant des flamme qui montaient plutôt haut.
Parfaitement détendu, elle se demandait quel rapport elle ferait aux Rebelles. Après tout, les choses n’avançaient pas et ne semblait pas prête d’évoluer. Mais alors, il n’y avait pas de plainte à faire en ce qui concernait la position de son clan par rapport aux deux autres…

Plonger dans ses pensées, les souvenirs des cours et des récoltent des informations, elle n’entendit aucunement les pas qui s’avançaient vers elle, et Azenor devina encore moins qu’il s’agissait de son ami et chef : Zaïkel. Dégustant son raisin, elle sursauta au contact de la main posé sur son épaule, mais se radoucie immédiatement au son de la voix qui s’adressa alors à elle. C’était « Lui ».
Souriant, elle posa son raisin sur la table et esquissa un grand sourire. Si il y avait bien quelque un qu’elle était contente de revoir, c’était bien Lui.

Elle se tourna alors lentement, le visage lever vers Zaïkel qui se tenait debout dernière elle :

« Et bien à part les défis à bases de soit disant gentleman se giflant avec leurs gants, rien de plus ! Le monde tourne parfois vraiment au ridicule… »

Lui adressant un sourire complice, elle enchaîna alors doucement :

« Contente d’être rentré. »

Le visage d'Azenor levé vers lui était illuminé d'un grand sourire. En voilà au moins une qui profitait de la vie. Zaïkel n'était pas du genre à martyriser ses zygomatiques, mais la bonne humeur de la jeune femme était contagieuse, et il sourit légèrement. Ses soucis n'étaient pas oubliés pour autant, mais il était content de revoir Azenor.

Il hocha lentement la tête aux paroles de son amie puis tira une chaise à sa table et s'installa sans craindre de la vexer en omettant de lui demander la permission - au contraire, c'est plutôt s'il l'avait demandée qu'Azenor aurait eu une raison de lui en vouloir.

Assis de manière à scruter les flammes dansantes du coin de l'oeil pour ne pas blesser des rétines sensibles, Zaïkel soupira.

"Le monde ? S'il n'était que ridicule, nous n'aurions pas à nous battre. Le ridicule ne tue pas, contrairement aux deux enfants gâtées qui cherchent à nous diriger. Mais tu en as peut-être assez d'entendre parler d'elles après tout ce temps passé à leurs cours... Je ne vais pas t'embêter à leur sujet pour l'instant."

Zaïkel cessa de contempler le feu et fixa Azenor. En la détaillant, il essayait d'imaginer ce qu'elle vivait au quotidien en tant qu'ambassadrice. Ce devait être courbettes, hypocrisie, jeu de dupes permanent pour ne pas dévoiler son appartenance aux rebelles... Non pas que la clique Von Esmela fût particulièrement clairvoyante, à en juger par le mal qu'ils avaient à dénicher les espions et les repaires de Zaïkel, mais... Ca ne devait pas être drôle tous les jours pour l'Aasimar. Un irritant sentiment de culpabilité vint démanger le coeur de l'elfe. Zaïkel le connaissait bien ; il se manifestait à chaque fois qu'il prenait conscience que c'étaient les autres qui devaient braver l'extérieur, affronter le danger, pendant que lui se terrait sous la montagne. Beau chef.

Evidemment, ces considérations étaient absurdes. D'abord, il était recherché et pointer son nez à l'extérieur résulterait en son arrestation immédiate. Ensuite, ce n'était pas un elfe brisé en mille endroits et aux yeux de taupe qui pourrait être d'une grande utilité dans la lutte. Enfin, il était le chef des rebelles et c'était à la tête des opérations qu'on avait besoin de lui. Mais tout de même... Rien que de s'imaginer à la place d'Azenor, à la cour... Argh. Elle avait du courage, c'était certain. Et heureusement qu'elle était là.

Il s'interdit de pousser un autre soupir et préféra sourire.

"Content que tu sois rentrée."

Azenor laissa alors l’Elfe s’installer à côté d’elle. Toujours souriante, elle l’observait de son regard vif et pétillant. Il n’y avait pas à dire, retrouver les siens, les vrais, et être loin des deux cours la rendait presque euphorique. Surtout si elle était en présence de Zaïkel, chef qu’elle considérait comme un très grand amis. Elle resta donc là, immobile, à détailler le visage de Zaïkel pour y déceler ce qu’il ne voulait pas faire paraître.

Écoutant alors la réponse de Zaïkel, son sourire s’amplifia. Il avait certes raison, mais la façon qu’il avait toujours à voir les choses du mauvais côté, Azenor s’en amusait plus qu’elle ne s’y attardait. Ces paroles étaient importantes, mais à force de devoir vivre dans l’absurde, elle avait pris l’habitude de prendre tout à la dérision. Elle répondit alors, toujours souriante :

« J’espère alors qu’un jour tu y verra bien plus. Car ce monde cache certainement bien des richesses. Encore faut il savoir les trouver, et avoir asser de conviction pour les voir. Quand aux deux sœurs, j’espéraient que tu me laisse un peu de répits avant d’en parler plus sérieusement. »

Puis elle observa quelques instants le feu chaleureux qui avait toujours su si bien l’accueillir lors de ses retours. Azenor avait plus que tout besoin de repos. Constamment oppressé et sur ses gardes, il fallait qu’elle face preuve d’une maîtrise hors du commun, et être sans arrêt attentive à ce qui se disait et se passait autour de soi n’était pas si évident…épuisant même. Mais maintenant, sonnait l’heure du repos. Soupirant d’aide, l’Aasimar se blottit tranquillement sur sa chaise, laissant les flammes la réchauffer peu à peu.

Elle répondit ensuite, toujours avec franchise à son amis qui venait de faire part de son contentement :

« Réciproque. C’est toujours un plaisir que de revenir chez soi. »

Et chez elle, Azenor s’y sentait autant parce qu’elle était chez les Rebelles que par la présence de Zaïkel. Ici, enfin, elle n’était plus obliger de jouer un rôle 24H/24. Elle avait besoin de vivre, et dans les deux cours, elle avait toujours la sensation d’étouffer.

S’écartant alors des pensées qui l’envahissaient sur les deux cours à présent bien lointaine, Azenor se tourna de nouveau vers Zaïkel. Elle devinait à quel point il devait être attristé de ne pas pouvoir prendre physiquement part à l’action des Rebelles. Azenor le connaissait asser bien pour le deviné. Elle porta alors la conversation vers un objet bien plus banal, mais toujours important pour elle :

« Et toi ? Comment te porte tu ? »

Zaïkel ne pouvait pas en vouloir à Azenor d'en avoir plus qu'assez des deux soeurs - lui-même tremblait de rage à leur simple pensée. Il détestait la presser ainsi, mais il savait que son impatience ne se dissipperait pas tant qu'il n'aurait pas lu son rapport.

"Peut-être as-tu raison. Je ne vais pas plus t'embêter pour le moment, mais dès que tu pourras, fais-moi le résumé de tout ce que tu as appris. Le seul avantage que nous avons sur elles, c'est qu'elles ne savent pas où nous trouver ; si nous voulons conserver l'initiative, nous devons à tout pris rester en permanence mieux informés que l'ennemi."

Il croisa les mains sur le bois de la table et retourna les paroles d'Azenor dans son esprit. "Chez soi." Ce terme ne devait-il pas s'appliquer à son marais natal ? Il n'y avait certes été que modérément accepté, mais c'était là que sa vie avait commencé, qu'il avait connu Siam et qu'il avait engendré Thîfern... Le premier endroit où il avait été chez lui. Mais à présent... Il regarda Azenor du coin de l'oeil. Son sourire et sa compagnie lui étaient toujours agréables. Un feu accueillant brûlait dans la pièce pendant qu'ils discutaient, et ici, dans ces grottes, il se battait pour ce en quoi il croyait, entouré des gens qu'il aimait - ceux encore vivants, du moins - et qui partageaient ses convictions.

Azenor était comme sa soeur. Il avait retrouvé une famille. Il comprenait les sentiments de son amie quand elle prononçait ces mots, "chez soi." Ils étaient bel et bien chez eux. Décidément, elle avait le chic pour lui faire voir la vie du bon côté - et il en avait bien besoin, lui qui passait son temps à envisager jusqu'aux pires possibilités afin de s'assurer qu'il ne laissait rien au hasard.

Il sourit, plus largement cette fois.

"Je vais très bien," dit-il sans mentir. "Merci. Et toi ? Pas trop déprimée par la discussion avec un elfe boiteux et rabat-joie ?"

Zaïkel avait insister sur le fait qu’elle devait faire rapidement un compte rendu de son actions aux deux cours… effectivement, il était sage de l’informé rapidement… mais cela en valait la peine seulement si quelque chose était à dire. Hors, il n’y avait pas grand chose à ajouter depuis sa dernière visite. Elle adressa cependant un sourire et un hochement de tête positif promettant sans mot qu’elle le ferait. Il fallait avouer que cette querelle parfaitement ridicule avait quelques côtés amusant…lorsqu’on vivait à la cour, et que l’on se rendait compte par soit même de la bêtise dont faisait preuve parfois les hauts dirigeants… Et si Azenor voyait un avantage aux Rebelles, ce n’était pas le nombres d’informations rapidement divulgués… mais bien évidemment l’intelligence et les bons raisonnements dont faisait preuve ses membres, et en particulier leur chef.

Celui-ci d’ailleurs, avait repris la parole, toujours aussi péjoratif. Azenor avait une réelle horreur de l’entendre ainsi parler de lui et se rabaisser. Parfois, il ne se rendait pas compte de la valeur qu’il avait… Et c’était certainement son seul défaut. Cependant, elle ne releva pas les propos qui pourtant lui avait déplus, bien trop contente de le revoir pour lui faire la moral. Elle se contenta alors de rire joyeusement, et de lui donné un petit coup a l’épaule :

« Pas de déprime non ! Sauf si l’on ne parle pas du même Elfe boiteux et rabat-joie ! »

Puis elle le regarda d’un air amusé et enchaîna après un autre éclat de rire :

« Ça va, je n’ai pas à me plaindre au contraire ! Je suis choyer au deux cours ! J’ai même un servant personnel à Requiem. Rien de tel pour se faire jouer un petit air de cor de chasse en plein milieu de la nuit ! »

Elle en était bien capable, et ne manquerait pas de réutilisé l’idée une fois de retour à l’une des deux cours. Car même si son rôle d’Ambassadrice la voyait toujours très polis et pleine de distinction, la jeune femme entretenait un côté plus personnel, qui à chaque fois rendait son personnage plus…vrai. Retournant à la discussion, elle s’inquiéta alors d’un autre membre des Rebelles et demanda :

« Et comment ce porte Thîfern ? »

Elle savait bien que son fils avait une très grande importance dans la vie de Zaïkel, et jamais Azenor ne l’aurait négligé…

La bourrade amicale qu'Azenor lui donna à l'épaule surprit Zaïkel. Il sourit en levant les yeux au ciel. Dieux, comment faisait-elle pour être toujours aussi joviale et insouciante avec ses responsabilités, et surtout, le danger qui pesait en permanence sur ses épaules aux cours des Von Esmela ? Certes, la personne d'une ambassadrice était sacro-sainte et intouchable, mais celle d'une espionne rebelle... Zaïkel était prêt à parier ce qui restait de sa vie que sa valeur se situait dans les environs du "beaucoup moins." Ceci étant dit, il faisait confiance à Azenor pour ne pas se faire prendre : elle ne serait pas à un tel poste si elle ne savait se faire discrète.

Malgré cela, elle était aussi l'une des rares Rebelles dont la perte le rendrait réellement triste, au-delà de la simple contrariété - certes élevée - d'avoir perdu un excellent élément. Il s'était forgé au fil des ans un coeur déterminé qui ressentait peu d'émotions : si un Rebelle mourait, Zaïkel le regrettait, mais savait aussi qu'il était mort en se battant pour une cause qu'il croyait juste, sans compter que la rébellion contre les clans ne pouvait se faire sans verser le sang des deux, ou trois, côtés. Mais Azenor était en plus une amie. Il était clair que, tant du point de vue stratégique qu'émotionnel, il ne pouvait se permettre de la perdre.

Il secoua légèrement la tête. S'il lui faisait part de ces pensées, même Azenor ne pourrait pas démentir qu'il était bel et bien un vieux rabat-joie !

"Ah bon ?" sourit-il. "Tu connais beaucoup d'autres elfes ronchons ?"

Il haussa les sourcils à la mention de son statut à Requiem et tenta d'imaginer à quoi ça devait ressembler. Du cor de chasse en pleine nuit ? Mais cette fille était folle. La nature beaucoup plus terre-à-terre de Zaïkel lui interdisait de développer de telles idées farfelues, mais il fallait admettre qu'imaginer des courtisans endimanchés de Requiem réveillés en pleine nuit par une telle cacophonie était plaisante. Il s'autorisa un rire discret.

"Décidément, toujours aussi forte en tact et en diplomatie, hein ?"

Il s'appuya contre le dossier de sa chaise et réfléchit un instant quand elle parla de Thîfern.

"Honnêtement, je ne sais pas trop. Il court le royaume avec sa dulcinée et revient ici de temps en temps, mais ça fait un moment que je ne l'ai pas vu. Tu vas rester combien de temps ? S'il pouvait revenir avant que tu repartes, ça lui ferait certainement plaisir de te voir."

Bon, et puis à Zaïkel aussi, ça ferait plaisir qu'Azenor reste quelque temps... Mais ça, c'était le genre de chose qu'il valait mieux éviter de lui dire à voix haute s'il ne voulait pas se faire copieusement charrier.

Forte en tact, comme en diplomatie, il fallait bien l’être si Azenor souhaitait survivre et éviter que les Rebelles se fassent repérer. La tache n’était pas souvent évidente, car même si les deux sœurs n’étaient parfois entourés que d’imbécile seulement flatter d’être à leurs cours, certains faisaient exception . Et c’était à eux, qu’il fallait offrir une performance de comédienne hors du commun et surtout…sans aucune faille. C’était sans compter qu’elle n’était pas toujours apprécier comme ambassadrice. Il fallait donc être doublement méfiante, et rester sans cesse sur ses gardes. Mais peut importait. Azenor était encore un fois de retour, et ne pensait absolument pas que cela puisse être la dernière.

Toujours souriante elle ne se tracassait que lorsque cela en valait vraiment la peine, même si son esprit était toujours en activité de réflexion. Pour l’or, elle ne pensait qu’à son bien être, et à Zaïkel dont la compagnie la comblait.

« Attend… Non je ne pense pas. Je crois que tu est le seul à être ronchon comme ça. C’est une maladie je pense… »

Puis il parla de Thïfern, omettant de répondre au tact/diplomate pour ne pas lancer la conversation trop loin du côté des jumelles. Apparemment, Thïfern se portait bien, et Azenor sourira d’avantage en l’apprenant. Après tout, comme le disait le dicton « pas de nouvelle, bonne nouvelle ! » même si elle ne savait pas si on pouvait le prétendre vrai. Mais le fait que Thïfern n’ait aucun soucie la détendait. C’était un poids en moins sur les épaules de Zaïkel, et il ne s’en porterait pas plus mal lui non plus. Contente d’apprendre qu’il avait trouver une dulcinée, la jeune femme répondit à la deuxième partie de la phrase :

« J’espère qu’il sera content ! Et pas que lui d’ailleurs… »

Sur ce, elle jeta un regard interrogateur et un sourire malicieux à Zaïkel. Après tout, même si parfois elle le taisait, c’était à Lui qu’elle voulait donner le plus de joie à son retour. Elle s’accorda alors un petit rire discret toujours en fixant son amis, puis enchaîna :

« Quand à la duré de mon séjour, je ne sais pas. Quelques jours, une semaine tout au plus. Il ne faudrait pas que les Requiems se posent trop de question… Je dois me rendre à leur cour. »

L'elfe changea légèrement de position sur la chaise, le feu commençant à lui chauffer un peu trop le dos, et affecta un air penaud.

"Oui, tu dois avoir raison, c'est une maladie... Et apparemment, il n'existe aucun remède."

Mais était-ce bien vrai ? Son caractère toujours rabat-joie avait pour cause principale le mal qui rongeait non son corps, déjà bien assez martyrisé comme ça de toute façon, mais l'ex-Azilis tout entière, et il avait pour nom Nightmare et Requiem. S'il y avait un moyen de le rendre un peu plus sociable et de lui faire apprécier la vie, il passerait d'abord par la victoire de leur cause contre les deux soeurs.

Mais voilà qu'il dérivait encore vers les mêmes problèmes ! Décidément... Arriverait-il un jour à profiter de la vie sans tout remettre sur le dos des deux soeurs ? Oh, elles le méritaient, certes, et c'étaient bien elles qui avaient fait de lui ce qu'il était aujourd'hui. Mais son caractère obstiné, limite monomaniaque, ne datait pas d'hier, et surtout, ce n'était pas juste pour ses rares amis, pour Azenor, de ne pas être capable de profiter de l'instant présent. Il n'arrivait pas à oublier qu'au dehors, Requiem et Nightmare continuaient à faire souffrir des innocents. Cela faisait certainement partie de ses "qualités" de meneur, mais tout de même, s'il pouvait simplement apprécier cet instant avec Azenor qui faisait tout pour se montrer agréable...

D'ailleurs, elle cherchait à savoir si sa présence faisait plaisir à Zaïkel. Ca, au moins, c'était bien le cas. Bon, tant pis si elle devait l'utiliser contre lui par la suite : il lui devait la vérité, ni plus ni moins.

"Pas qu'à lui, non. Ton retour est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis... depuis la dernière fois que tu étais là, en fait. Je passe mon temps à me morfondre en retournant toujours les mêmes problèmes dans ma tête, et ta présence m'apporte à la fois de la nouveauté et de la bonne humeur."

Zaïkel soupira et se leva de la table avec un sourire un peu triste.

"Une semaine... Oui, normal. Tu aurais pu dire six mois que ç'aurait toujours été trop court. J'aimerais bien profiter du fait que tu es là pour me détendre un peu, mais... je suis désolé, je dois encore m'occuper de pas mal de détails... Je suis vraiment désolé. Tu restes encore un peu ici ou tu veux faire un bout de chemin avec moi ?"

C'était la vérité, il n'arrivait pas à oublier son devoir un seul instant... Il espérait ne pas décevoir son amie. Lui, en tout cas, était contrarié de devoir la laisser ainsi, alors qu'elle repartirait si vite. Il allait encore s'en vouloir, mais de toute façon, il s'en voudrait aussi s'il négligeait son travail. Il espérait qu'Azenor, au moins aussi fervente défenseuse de leur cause que lui, le comprendrait.

Azenor ne pris pas la peine de répondre à son amis lorsque celui-ci avait renchérit qu’il n’y avait aucun remède à son côté ronchon. Un simple regard amusé l’avait fait à la place des mots. Mais elle s’avait que même si elle en riait à présent, elle était incapable de lui reprocher quoi que ce soit. Après tout, c’était son caractère, et si Zaïkel n’avait pas été comme ça, Azenor ne l’aurait peut être pas autant apprécier. Et qui pouvait lui reprocher quoi que ce soit d’ailleurs ! En particulier l’Aasimar qui n’avait pas toujours été d’un caractère aussi positif et d’humeur joyeuse… Seule la vie le permettait, et celle qu’elle avait vécu chez les Saltimbanques ne l’avait rendu que meilleur… Et c’était cette époque radieuse qui l’avait changer. Un chance encore qu’elle ait eu le courage de se battre pour le garder.

Retournant aux flammes qui lui chauffaient doucement le visage et à sa grappe de raisin, la jeune Aasimar aimait se dire qu’à cette instant, dans les deux cours des sœurs avaient lieu le moment le plus insupportable…interminable de la journée. Le repas du soir, Azenor tentait toujours d’y remédier, mais il durait en général plus de trois heures, plats interminable et bavardage futile le composant… Alors qu’elle était ici, tranquillement assise en compagnie d’un amis précieux… Se qui ne faisait qu’accroître son contentement, bien qu’elle rejetait l’idée de s’y remettre très bientôt. Secouant lentement la tête comme pour chasser ses pensées de celle-ci, elle se tourna de nouveau vers Zaïkel lorsque celui-ci repris parole. Et finalement, bien qu’elle tenta alors de la cacher, l’Aasimar fut profondément touché par ses paroles. Après tout, elle avait rarement eut d’aussi bonnes relations avec quelqu’un, une amitié, encore moins. Et se dire que sa présence redonnait de la joie à quelqu’un, elle n’y était pas habituer. Détournant alors le regard, elle déclara tout de même pour faire bonne figure :

« J’espère bien ! Enfin quand même, ce n’est pas pour rien que je me fatigue à faire une place dans mon emploi du temps non ? Allons bon… il faudra bien que tu cesse un jour de te morfondre mon ami. Cela n’en vau pas la peine, tu prend les choses bien trop à cœur… même si je le conçoit… Profite de ta vie plutôt que de la pourrir à cause de jumelles que tu ne connaît que de nom et d’actes. »

C’était loin d’être une leçon de moral, mais elle disait ce qu’elle pensait, comme toujours. Et à Zaïkel, elle disait toujours tout avec une très grande franchise. Même si des fois, cela pouvait être difficile. Elle connaissait vaguement son passé, mais lui, le connaissait presque par cœur… Et lorsqu’il demanda si elle l’accompagnerait à ses activités de meneur, alors elle déclara :

« Et bien, si ma présence ne te sépare pas de tes activités alors je pourrais peut être t’y apporter mon aide ! Se serait même un grand honneur que d’y participer à tes côtés! »

Puis joignant les gestes à la paroles, elle attrapa se qui restait de sa grappe, la plongea dans une poche de sa longue cape et se leva lentement.

Zaïkel observa le visage d'Azenor, lui-même affichant une expression fermée, illisible. Elle ne le montrait pas, mais en cet instant, à cet endroit, elle était heureuse. Il avait certitude d'avoir devant lui la véritable Azenor, pas l'ambassadrice qui devait multiplier courbettes et ronds de jambe pour dissimuler son identité à l'ennemi, tâche contraignante s'il en était. Cela le touchait que ce fût en sa présence qu'elle révélât cette facette de sa personne. Le touchait, oui, mais le troublait un peu aussi. Depuis qu'il s'était échappé des geôles des Soeurs, il était devenu une personne froide, déterminée et aux sentiments rares. Pourquoi avait-il droit à l'amitié d'une personne comme Azenor ?

Parce qu'il tenait sincèrement à elle, peut-être...

"Je sais bien que tu as raison," soupira-t-il. "Je pourrais me détendre un peu. Mais... Ces actes dont tu parles, il faut que quelqu'un se batte contre eux. C'est la tâche que je me suis donnée. Je n'ai pas le droit de me débiner, et de toute façon, je refuse de m'avouer vaincu. En tout cas, pas tant que j'aurai des amis fidèles à mes côtés, des gens qui désirent autant que moi la chute des Soeurs. N'est-ce pas ?"

Son regard se fit lointain tandis qu'il continuait :

"Et puis, si je ne connais que leurs actes, je les connais bien. Pour moi, il est trop tard, mais je sais que d'autres subiront un jour le même sort, à moins que je ne fasse tout pour les en empêcher. Voilà la voie que j'ai choisie."

Clignant des yeux, Zaïkel remarqua qu'Azenor s'était levée. Ah, en plus elle voulait lui donner un coup de main ? Alors qu'elle venait juste de rentrer ? Oui, décidément, il avait vraiment de la chance de l'avoir à ses côtés.

"Ca ne va pas être passionnant, je le crains. J'étais en train de compulser et classer les derniers rapports : les tiens, ceux de Thîfern, tous... Histoire de les comparer et de voir si on n'aurait pas raté un détail qui nous permettrait de faire un peu avancer les choses. Je n'y crois plus trop, mais bon... Il faudrait peut-être qu'on prenne un peu plus de risques pour secouer les clans, frapper un peu à l'aveuglette pour voir si on touche quelque chose. Je ne sais pas. Je n'aime pas trop cette idée, quand même. Qu'en penses-tu ?"

Il se rendit compte qu'il s'était encore laissé emporter par ses considérations stratégiques. Hum... Il devait vraiment être un peu monomaniaque sur les bords. Il adressa un sourire contrit à son amie.

"... Désolé, Azenor, tu mérites de te reposer."

[Excuse moi du temps que j'ai mis pour répondre... les fêtes continue chez moi ! What a Face

]

Azenor écouta attentivement ce que lui disait Zaïkel, comme toujours. A présent debout, immobile derrière lui, elle hochait doucement la tête avec un mince sourire. A quoi c’était elle attendus… après tout, il ne changerait pas de ci tôt, et l’Aasimar en avait la preuve avec se discours. Mais ce qu’elle aurait souhaiter, c’était qu’il cesse de réfléchir un instant seulement aux sœurs et à ses responsabilités pour prendre le temps de souffler un peu. Mais cela n’arriverait pas tant que les deux clans opposer cessent une bonne fois pour toute les hostilités. C’était ainsi… et même si parfois Azenor trouvait l’engrenage cruel, elle était fière de servir d’écrou et d’apporter toute l’aide nécessaire à son fonctionnement. C’était la voie qu’il avait choisit, et il était près à tout pour arriver à ses fins. Et si la meilleure façon de l’aider était de se sacrifier pour son chef, Azenor le ferait sans aucune hésitation. Mais elle désirait aussi profiter de sa vie, ce qu’elle faisait chaque jour… Alors pourquoi lui n’y arrivait pas ? Il faisait peut être beaucoup trop la part des choses, et ses responsabilités n’arrangeaient rien…

Mais elle ne désespérait pas…

Répondant alors sincèrement, avec un sourire dissimulé :

« Tu le peux. J’assiste tout les jours sans exceptions aux horreurs que causent leurs confrontations. Et si je souhaite la chute des sœurs, je me battrais pour jusqu’à ce que ce jour arrive ou jusqu’à ma fin… Ta voie est toute tracé devant toi, et je te suis de près l’Elfe… »

Puis il sembla enfin revenir sur terre, alors qu’il avait longuement fixé le vide. Partant alors dans l’explication de ses activités en cour et de ses pensées stratégiques et Azenor sembla troublé quelques instants. Frappé à l’aveuglette ? C’était très certainement une mauvaise idée… du moins c’était ce qu’elle pensait. Mais son côté stratège avait l’habitude de ne rien laisser au hasard, au point que cela était presque un reflex à présent… Reflex maladif même… Elle fut cependant arrêter dans sa réflexion par son ami qui avait reprit la parole, et Azenor fut une nouvelle fois touché par la sollicitude dont il faisait preuve, mais arriva tout de même à tourné cela en dérision :

« Je mérite surtout de me bouger un peu… Après ce long séjour à la cour je n’en peu plus de me reposer. Tu n’imagine pas à quelle point les nobles passent leur temps à ne rien faire, c’en est insupportable… Mais si tu souhaite que je me retire, alors je le ferais… »

Puis, enfilant la peau de l’ambassadrice, elle s’inclina légèrement avec un sourire hypocrite, une main sur sa robe et l’autre maniant un geste élégant qu’utilisait toutes les femmes de la hautes sociétés à la cour. Reculant de quelques pas, elle se redressa bien vite et rire sèchement et ajouter :

« Enfin ! Cessons de rire et parlons bien si tu le veux. Il faudrait tout de même que je te face en semblant de rapport tant que tu est dans toute ta paperasse… Quand à ton ambition de frapper à l’aveuglette, j’en pense que ce n’est pas une bonne chose. Je suis d’avis à attendre encore un peu. Dans l’ombre, nous sommes bien plus actif qu’en pleine lumière. Et si nous pouvons frapper de l’intérieur, nous aurions bien plus de chance de leur porter un coup conséquent…Mais pas encore. »

Toussotant alors, n’ayant pas pour habitude de donné son avis dans un domaine qu’elle ne connaissait pas outre mesure, Azenor se tut un instant et observa son ami d’un air gêné :

« Mais bon, je ne suis que comédienne… »

[Pas grave, je me suis rendu compte hier que la Mahai attendait sa réponse depuis l'année dernière sur Elladat... xD Pis là ça risque d'être court, j'manque d'inspiration ^^"]

"Je t'en suis reconnaissant," répondit Zaïkel quand Azenor lui dit qu'elle le suivait de près. "J'ai besoin de gens comme toi à mes côtés pour arriver à nos fins. Je te fais une totale confiance."

Il lui sourit. S'ils avaient beaucoup de points communs dans leurs croyances et leurs objectifs, ils ne se ressemblaient pas au niveau du caractère. Azenor était certainement plus épanouie que lui, la bête des cavernes toujours tapie dans l'ombre. C'était ainsi. Il faudrait d'abord ramener la lumière en Azilis avant qu'il accepte, enfin, de profiter de la vie... Il était sincère quand il disait avoir confiance en Azenor, mais il était incapable de suivre ses conseils concernant la manière dont il devait mener sa vie. Bah. On ne se refait pas.

"Ce n'est pas en travaillant avec moi que tu te bougeras," dit-il doucement. "Mais ton aide serait certainement précieuse... Déjà, tu as raison, évidemment. Nous ne sommes pas prêts pour frapper ; ce n'est pas pour rien que nous sommes restés cachés si longtemps. Je m'impatiente, et si ça continue, je vais commettre des erreurs. Mais tu es justement là pour m'en empêcher, non ?"

Zaïkel eut un petit rire, et puis il regarda longuement Azenor avant d'ajouter :

"Par contre, tu n'es pas obligée de jouer l'ambassadrice ici... Ca n'est pas vraiment toi. Crois-moi, tu es bien plus qu'une simple comédienne. Alors, veux-tu venir voir la paperasse avec moi ou ferais-je mieux de te laisser te détendre ?"

[Comme je le disais, très, euh, moyen -_- Va peut-être être temps de passer à autre chose xD]

Gardien~Rebelle Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 27/12/2007

Thîfern chevauchait difficilement sur un étalon baie. Il l'avait emprunté à un marchand, lui promettant de le rendre une fois rentré. Ce dernier n'avait pu refuser son offre, accompagnée de quelques pièces d'or. Il préférait emprunter ainsi un cheval plutot que d'en acheter un : trop de travail, trop d'emcombrement... Et il fallait l'avouer, peut-être pas assez d'argent.

Arrêtant près d'un sentier qu'il conaissait, il attacha le cheval à un tronc d'arbre mort, le laissant brouter tout son saoûl. Grimpant comme il le pouvait, le souffle encore court après cette dure chevauchée, il pénétra discrètement dans l'antre des rebelles. Il eut la politesse - inutile - de frotter ses bottes pour en enlever la terre. Il se racla la gorge pour signaler son entrée.

Observant autour de lui, il espéra que son père serait là. Il n'avait aucune nouvelle réellement importante à apporter, il avait juste eu envie d'en prendre. Il entendit discuter et s'avança. Il s'arrêta. Il trouait impoli de pénétrer ainsi en pleine discussion, il préféra qu'on le laisse entrer, ayant signalé sa présence il y avait quelques secondes.

[Puisque tout le monde à des pannes d‘inspi, je m‘y met aussi ! Na ! ^^]

La remarque de Zaikel la fit sourire. Il était asser difficile de se séparé d’un rôle qu’elle devait jouer tout les jours. Et c’était aussi pour cette raison là qu’Azenor prenait soin d’être la moitié d’elle-même lorsqu’elle était ambassadrice. Mais la courbette était moqueuse, avant toute chose, et l’Aasimar déclara alors :

« Très bien ! Alors je fais chasser ces maudites habitudes et faire attention à mes faits et gestes ! En attendant, je t’accompagne volontiers tripoter la paperasse… »

Elle fut interrompu par l’arriver discrète d’une personne dans la grotte principale. La présence semblait attendre quelques mètres plus loin. Délaissant du regard son grand ami, l’Aasimar chercha des yeux de qui il pouvait s’agir. Des courts cheveux bleu nuit, une silhouette aussi fine que celle de Zaïkel… il ne pouvait s’agir que de Thïfern. Le fils du chef Rebel semblait être lui aussi de retour. Et bien ! Pour des retrouvailles, elles étaient complètes !

Non mécontente de revoir celui-ci également, Azenor lui adressa un large sourire avant de déclaré :

« Alors Petit… On observe les adultes ? »

Elle aimait bien taquiné Thïfern, et ce depuis qu’elle l’avait rencontré. A l’époque, elle n’était pas aussi attacher q à Zaïkel, mais déjà elle avait pris l’habitude de l’appeler « Petit »… Étrangement, il était tout de même plus grand qu’elle… Mais peu importait, elle attendit patiemment que celui-ci entre enfin dans la grotte principale, et se tourna une nouvelle fois vers Zaïkel :

« Il semblerait que nous allons avoir un peu de travail en plus ! »

*Ordre de passage : 1) Zaïkel, 2)Thïfern, 3)Azenor*

"Voilà, je te préfère comme ça, ma chère Azenor," fit Zaïkel. "Maintenant, si madame l'ambassadrice veut bien ouvrir la marche..."

Il s'écarta et désigna d'un geste ample le couloir qui menait à son bureau.

"... je me ferais une joie de l'accompagner jusqu'à ladite paperasse."

Il entendit soudain un raclement de gorge à l'entrée. D'abord inquiet, comme à chaque fois qu'il entendait quelqu'un approcher de la grotte, Zaïkel se rassura rapidement. On ne se signalait pas par un raclement de gorge quand on était un ennemi entrant en territoire hostile. Ou alors, on était suicidaire - ou tout simplement bête ; après tout, ça n'aurait pas été étonnant de la part d'un Requiem ou d'un Nightmare.

Mais non : en même temps qu'Azenor, il se rendit compte qu'il connaissait la personne qui venait d'entrer. Et plutôt bien même, puisqu'il s'agissait de son fils et compagnon de toujours, Thîfern. Le coeur de Lui bondit de joie à cette constatation. Ainsi, il était rentré ! Entre Azenor et lui, les sombres grottes des Rebelles allaient reprendre des couleurs pendant les jours à venir. Tandis que son amie lui lançait une des piques dont elle avait le secret, Zaïkel s'avança vers son fils, un grand sourire aux lèvres, et lui ouvrit les bras.

"Bonjour, jeune gardien. Te voilà aussi, alors ? Je suis content de te revoir."

Il jeta un regard à Azenor par-dessus son épaule et hocha la tête.

"Oui. Ca va me faire un rapport de plus à archiver."

Gardien~Rebelle Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 27/12/2007

Thîfern entra dans la grotte, heureux d'y trouver son père - et pas très surpris d'y trouver Azénor, agréable jeune femme qu'ikl aimait beaucoup. Il s'avança vers eux et arqua un sourcil vers Azénor devant sa petite pique - pas très réglo.

Petit, Azénor ? Tu vas trop loin !

Il s'approcha d'elle, s'arrêta juste devant le petit nez de la jeune femme, faisant observer par unsourire qu'il faisait environ plus 'une tête de plus qu'elle et, rapidement, l'ébourrifa d'une tape gentille dans les cheveux. Avant qu'elle ai pu riposter, il alla rejoindre son père.

Bonjour, père. Heureux de vous revoir.

Il hésita puis étreingit Zaikel dans une étreinte telle que seuls un père et fils peuvent la faire. Il se recula et essaya de comprendre les phrases que se lançaient Azénor et son père sur ce "travail".

Si vous avez du travail à faire, je veux bien vous aider. Si Azénor retire le "petit" et me dit que je suis le meilleur !

Il lança un regard brillant à la jeune femme et lui tira la langue, somme toute une action enfantile, mais au moins ça mettait un peu d'ambiance. Il regarda son père et redevint sérieux, souriant.

Et oui… il était effectivement bien plus grand qu’elle, mais peu importait… il serait toujours le Petit Thîfern, c’était ainsi ! Amuser par sa réaction, elle resta silencieuse, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus se taire. L’ébouriffe dont elle fut la victime lui arracha un « Oh ! » de protestation, même si celui-ci était mêlé à son rire. Mais alors qu’elle voulait protester cette fois de vive voix, Thîfern se détourna d’elle pour se consacré entièrement à son père. Fermant la bouche pour éviter sa langue de jeter quoi que se soit, elle observa simplement la scène qui s’offrait à elle. Il était vraiment touchant de constater à quelle point la complicité entre un père et un fils pouvait être grande malgré la situation dans laquelle il était : Les Rebelles. Et ce lien familiale était certainement la seule chose qu’Azenor regrettait d’avoir laisser vide dans sa vie… Mais après tout, elle avait encore le temps non ?

Aux dires de Thîfern, l’Aasimar sentit un rire monté, mais l’et o avec peine avant de déclaré théâtralement :

« Et bien mon Petit bouchon je pense que tu peu attendre la fin du monde que je ne dirais jamais une chose pareille ! »

Le côté encore jeune et foufou du fils de Zaïkel était étonnamment contrastant avec celui-ci. Mais ce n’était pas pour lui déplaire, car finalement, cela apportait une touche supplémentaire de bonne humeur, et Azenor espérait que cela contamine un jour le père… Mais cela aussi, Azenor pensait pouvoir attendre la fin du monde… Pourtant, l’espoir était fait pour les personnes comme elle.
Esquissant un large sourire, mais ne regardant ni l’un ni l’autre, elle ajouta :

« Bon, nous acceptons quand même que tu vienne avec nous. Mais attention ! Il faudra être sage d’accord ? »

Puis elle jeta un regard complice, un sourcil haussé et un sourire idiot au père du « Petit »:

« Allons y ! »

Zaïkel leva les yeux au ciel en voyant les deux... les deux quoi ? Les deux gosses, oui, c'était le terme qui convenait. Les gosses, donc, se chamaillaient. Ce n'était pas la première fois. Lui-même n'avait jamais eu de telle relation avec quelqu'un. Etait-ce donc cette joie de vivre qu'Azenor cherchait à lui instiller ? Il sourit discrètement. La pauvre... C'était peine perdue.

"Eh bien... C'est comme vous voulez. Ah, Thîfern, comme je l'ai dit à Azenor, il faudra que tu me fasses ton rapport toi aussi... Cela étant dit, si nous allons dans la paperasse, vous pourrez me le faire directement."

Voilà qu'il recommençait à parler comme un chef militaire, et à qui ? Son fils et sa meilleure amie. Oui, il devait vraiment être désespérant, des fois. Quel droit avait-il de leur imposer ainsi ses problèmes ? Le fait qu'ils étaient tous deux des Rebelles, peut-être. Il ne fallait pas oublier qu'ils avaient choisi de lutter à ses côtés, et qu'en tant que tels, ils s'attendaient à devoir obéir à de tels ordres. Mais bon, quand même. Il fallait faire un effort pour être agréable de temps en temps.

"Vous pouvez aussi rester ici et vous détendre," murmura-t-il. "Je ne veux vraiment pas vous imposer ça."

Il se détourna et sortit de la grotte pour aller travailler. S'ils voulaient le suivre, tant mieux, mais il préférait qu'ils ne se sentent pas obligés.

Gardien~Rebelle Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 27/12/2007

Thifern observa son père puis eut un sourire un peu moqueur et se mit au garde-à-vous, faussement oébissant, essayant d'avoir l'air soumis.

Chef, oui, chef !

Puis voyant que son père avait compris sa petite erreur, il arreta son manège. Il l'observa : il était certainement trop sérieux, et gardait trop envue ses objectifs, aussi ne pouvait-il que toujours aller de l'avant, mais il s'tait rendu compte qu'il ne faisais que donner des ordres. Bien lui en fasse, Thifern l'aimait plus quand il était dans ce genre de position, mois autoritaire et plus sociable - si l'on pouvait dire de Zaikel qu'il était "sociable".

Suiant son père rapidement, marchant sur ses pas, il le rettrapa et garda le rythme, n'espérant pas trop lui monter sa détermination à travailler avec lui et le bonheur qu'il en tirait, d'etre juste avec lui, quitte à travailler. Pour lui, il était sa seule famille, et le moindre moment avec lui le détachait de tous ces moments de malheurs qu'il avait vécu, tristement. Il observa son père et eut un léger sourire.

On ne pouvait pas lui en vouloir si Zaïkel était ainsi. Avant tout, c’était son rôle qui parlait, et non pas son être le plus profond. Enfin, c’était ce que l’Aasimar se plaisait à croire… Il valait mieux cela qu’autre chose. Observant alors l’enthousiasme du fils au côté de son père, Azenor ne dit mot. C’était des moments rares, qu’ils ne partageaient que trop peu.
Les deux hommes étaient déjà partie dans la galerie lorsqu’elle revint sur terre. Se mettant en marche sans se presser, elle resta en retrait un moment, jusqu’à ce que finalement, elle ne tienne plus et déclare :

« Vous laisseriez sans peine une pauvre jeune femme sans défense dans le froid des grottes ? Quel manque de courtoisie ! »

Levant le menton, elle fini par presser un peu le pas et se retrouva à peu près à leurs hauteurs. Elle avait l’impression d’être de trop. Après tout, les deux formaient une famille, certes petite, mais unie par des liens solides. Zaïkel et Thîfern ne se voyaient que peu, et passer ces retrouvailles le nez dans les rapports semblait être du gâchait. Si cela n’avait tenu qu’à elle, Azenor les auraient flanquer dans un fauteuil et leurs auraient même préparé la popote… Mais il semblait que cette action demanderait des mois de préparation, si l’on prenait en compte Zaïkel, et son énorme potentiel lorsqu’il s’agissait de résister et de filer tout droit où le travail l’attendait…

Au risque d’être de trop, pour le moment, elle resterait, ferait son rapport et s’éclipserait ensuite… Pour le moment, elle en était donc à la phase du rapport. Reprenant quelque peu son sérieux, mais gardant son éternel sourire elle commença :

« Azenor au rapport Chef ! Je commence tout d’abor par dire le plus important : les clans stagne, il ne se passe absolument rien et aucun ne semble, pour le moment, près à mettre en place un semblant de batail. Peut être est ce l’hiver qui les remplies. Mais en attendant, rien n’est officielle. Cependant, on murmure beaucoup chez les Requiems. Il semblerait que de nouveaux stratèges et conseillés prennent place aux côtés de Marabelle et ce n’est certainement pas bon signe. J’en ai cuisiné un, qui a déclaré que pour le moment, il n’y avait pas de projet contre les Nightmares. Mais à mon avis, cela ne serait tarder. Le printemps apporte toujours un renouveau comme on dit… »

Soufflant un instant, Azenor resta silencieuse un instant pour être sur de ne rien avoir oublier… Mais c’était le vide, rien n’était d’une grande importance.

« Autrement, nous ne somme toujours pas d’actualité ! Ils ne pensent même pas en rêve à la possibilité d’une activité Rebelle… »

Comme il s'y attendait, Zaïkel vit Azenor et Thîfern le rejoindre. Pas vraiment étoonnant de leur part, puisqu'ils avaient accepté de se plonger dans la paperasse, mais c'était tant pis pour eux. L'elfe ne savait pas s'ils faisaient ça pour lui faire plaisir ou par zèle, mais dans les deux cas, le plus tôt était le mieux et il y avait donc de quoi se réjouir - surtout que ces deux-là, toujours en cavale, n'étaient pas vraiment l'exemple même des travailleurs sérieux. Alors, pour une fois...

Il regarda Thîfern en coin. Une chose était sûre, son fils ne lui ressemblait absolument pas en termes de caractère, et c'était plutôt tant mieux pour lui, en fait, vu que Zaïkel n'était pas très facile à vivre si on ne pouvait passer outre son austérité. Mais le père et le fils partageaient la même volonté de se battre contre les clans, et Thîfern ne lui avait jamais fait défaut, pas plus qu'Azenor. Ou qu'aucun des Rebelles, d'ailleurs. C'était un sentiment un peu étrange, mais l'elfe aimait à les considérer tous comme sa famille. Sauf que la plupart avaient une vraie famille et que c'était pour elle qu'ils se battaient. Ah... Et alors ? Zaïkel, en sortant des geôles des Soeurs, avait fait le serment de les protéger, tous, tous les gens qui vivaient en ex-Azilis, de la cruauté de ses ennemies. Certains ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez et suivaient servilement l'un des clans. D'autres étaient violemment remontés contre elles et donnaient tout ce qu'ils avaient pour les vaincre, que ce soit au sein des Rebelles ou de leur côté. D'autres encore se fichaient pas mal de tout cela...

Mais Zaïkel voulait tous les protéger. Personne ne méritait d'être gouverné par ces folles. Et c'était parce que Thîfern, Azenor et tous les rebelles pensaient la même chose que l'elfe leur faisait une totale confiance.

L'humeur un peu améliorée par ces considérations, il se permit de prendre un ton badin pour répondre à Azenor.

"Sans défense ? Tu résistes toute la journée à la corruption de la cour. Tu dois être plus dure que le roc de ces grottes maintenant... Alors c'est plutôt toi qui devrait veiller sur des pauvres estropiés comme nous, non ?"

Il lui adressa un franc sourire, et reprit instantanément une expression dure et pensive quand elle commença son rapport, enregistrant mentalement chaque détail. Au terme de sa tirade, il hocha la tête et synthétisa :

"Encore trop peu de mouvement donc, mais comme tu me l'as fait remarquer, il ne faut pas être impatient. Cela dit, si les nouveaux stratèges de la reine sont assez libidineux pour livrer de telles informations à la première ambassadrice venue - aussi charmante soit-elle - qui risque d'aller les répéter à n'importe qui, Marabelle aurait pu mieux les choisir. Même la non-activité est bonne à savoir. Et concernant notre position, c'est parfait ; la discrétion est encore notre meilleur atout. Merci, Azenor."

Il se tourna vers Thîfern et demanda d'un air innocent :

"Et toi, mon fils ? Tu as appris des choses intéressantes ou tu étais trop occupé à batifoler avec ta douce ?"

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