Interlude Musicale

Razheem était parti elle ne savait où. Et elle avait réussi à dénicher dans les grands couloirs - et bon, il fallait l'avouer, dans une pièce vide - une jolie flûte de bois.

Reira s'assit face à la cheminée. Elle soupira. Ce maître était décidément étrange. Elle n'avait pas envie de chanter, mais son coeur demandait à se vider, aussi la musique était son "videur".

Elle se posait énormément de questions. Pouvait-il penser, ressentir comme un humain, état la question qui revenait le plus souvent. Préférant ne pas la poser, au vu du vent qu'elle s'était pris quand elle avait posé sa question sur son bras, elle préférait garder ses questions pour elle, et deviner ou trouver.

Elle posa la flûte à ses côtés, et soupira. Elle regarda par une fenêtre. L'air était frais, le ciel d'azur. Elle avait envie de rire, et de pleurer. Elle porte l'instrument à ses lèvres, et unair clair et mélodieux, symphonie cristalline, s'empara de l'air autour, se lovant dans la pièce comme un gros chat.

Tous ces sentiments, elle les déversaient à travers la musique. Les notes engrénées, doucement, comme les bébés de la flûtes, s'emparaient de l'air, y faisaient entrer la mélodie douce, qui évoquait une rivière coulante. Reira ferma les yeux. Elle se sentait mieux. Jouer, encore et encore, faire rouler ses doigts sur les trous, faire entendre les sons de son coeur, pour le vider, et jouer encore et encore...

Elle s'arrêta, essouflée, son corps tremblant un peu. Elle s'allongea sur le sol, doucement. L'envie de chanter revenait, elle, le petit canard, à qui la voix avait été ravie par sa mère, pour la cause qu'elle ne "savait que faire des sons discornus". Elle ferma les yeux, joua quelques secondes avec une mèche de cheveux, et se mit à chanter. Une mélodie en elfe, qui racontait une histoire de sorcière, et de petit garçon; la fin était triste, cela s'entendait, et cette chansons évoquait sa mère, qui à sa naissance la chantait.

Sa voix cristalline résonna, puis sembla tomber dans l'air frais du vent. Reira ouvrit les yeux, et laissa son souffle s'expirer.

* Maman...*

-Continue.

Ce n'était pas une demande mais un ordre. Ordonné par une voix douce et claire, mais autoritaire et ferme, de ceux qui ont l'habitude de se faire obéir. Celle de Marabelle. La jeune reine était nonchalamment appuyée contre le mur de pierre froides, les bras croisés sous sa poitrine. Observant sans sentiments particuliers l'esclave. Ni mépris ni bons sentiments. Neutre mais attentive. Elle voulait qu'elle continue et était, c'était évident pour elle, prête à tout pour cela. Surtout au pire. L'elfe avait une voix plutôt agréable et surtout d'une pureté effroyable, la chanson était triste à souhait...Parfaite donc pour le coeur de la rousse.

Elle fixait Reïra allongée à quelques mètres de ses pieds, de haut en bas. Plutôt jolie mais maigre comme un clou et visiblement de statut très inférieur. Esclave ou servante, elle avait leur crainte dans les yeux. Et Razheem n'avait pas pour habitude d'inviter beaucoup de femmes dans ses appartements, si vous voyez ce que je veux dire...

Ce que la jeune femme faisait là? Elle était venue voir Razheem. Pas invitée mais s'invitant et pour affaire politiques. Elle avait appris qu'une petite insurrection de paysans avait lieu dans le nord de Requiem et voulait y aller. Pas pour leur chanter une berceau précisons-le. Et puis de toute manière elle s'était ennuyée ce jour-là dans la salle du trône et souhaitait une occupation.
A présent Marabelle en avait trouvé une, quoique pas celle à laquelle elle avait songé. Elle s'était dirigée vers le couloir où était logé Razheem avec ...prudence. Oui, elle n'aimait pas du tout la présence du parasite et la force qu'il avait. Mais il s'agissait du genre de choses qu'elle préférait avoir dans son camp plutôt que dans celui de ses ennemis. Donc elle acceptait ce léger permanent et retenait ses envies de meurtres lorsque le capitaine de la garde la contrariait. Ne pas s'attaquer directement à lui. Tout simplement.

Mais qui était cette adolescente? Quoique le terme était un rien hypocrite de la part de Marabelle qui n'avait quelques années de plus qu'elle..Et pas mal de pouvoir en plus accessoirement. Mais cette question attendrait un peu. Pour l'instant la reine voulait qu'elle chante, qu'elle chante pour elle.

Reira s'étoufa à moitié quand elle entendit une voix lui ordonner de continuer. La voix ne lui "demandait" pas de cotinuer, avec des inflations qui laissaient entendre qu'lele pouvait dire non. Là c'était un ordre.

Elle se redressa, tendue, et vit une femme. D'une beauté exotique, qui lui fit cligner des yeux. Cette femme ressemblait légèrement - ho très légèrement, sa mère était plus vieille et moins belle - à sa mère. Rousse, un visage aux traits jolis... Mais là n'était pas le sujet.

Je...Je...Pardonnez-moi mais mon... Maître Razheem n'est pas là... Il va arriver sûrement... Pardonnez-moi...

Elle posa ses yeux d'émeraude sur la jeune femme. Elle se redressa et s'inclina, ramassant sa flûte en même temps. L'odre qu'elle venait de faire résonnait encore à travers soncrâne, lourd de conséquences si elle refusait. Bah, pourquoi ne pas accepter ? Mais un peu plus loin, un peu plus loin d'elle...

Reira alla s'asseoir sur le rebord de la fenêtre, et se calma en sentant le vent. Elle tourna son visage vers Marabelle, puis osa un sourire. Gentil.

Voudriez-vous une chanson en particulier ? Je puis chanter pour vous pendant que Razheem n'est pas là. Je n'aimerais pas qu'il me voit ainsi à ne rien faire, je ne sais comment il réagirait.

Il y avait du respect dans sa voix quandelle parlait de Razheem. Elle baisqsa les yeux sur ses mains et soupira. Où était-il, ce maître ? Elle haussa une épaule.

Marabelle regarda Reira s'étouffer sans émotion. Enfin si, une très légère inquiétude, elle ne voulait pas que la musicienne meure sans avoir chanté quelque chose de joli. Après..Un de plus, de moins, passé la dizaine l'on cessait de compter. Elle-même comptait de temps en temps lorsqu'elle s'ennuyait..Qui a dit psycopathe?

Personne et il valait mieux. Mais déjà l'elfe se reprenait et se redressait pour la regarder. La rousse sourit, un rien amusé en voyant son regard sur elle. Orgueil orgueil quand tu nous tiens... Tout comme les bredouillements de la servante...Le « Mais » fit frisonner la jeune femme de colère, quoi, mais? Mais quoi? Comment osait-elle lui refuser un chant? Alors qu'elle lui demandait gentillement? Enfin , gentillement sur son échelle de gentillesse.

Razheem. Qu'est-ce que Razheem avait à voir là-dedans? Quoique Razheem était partout dès que cela concernait la cour et donc, à bien y réfléchir ce n'était plus si étonnant... Marabelle secoua légèrement la tête, agitant ses boucles.

-Maître Razheem? Tu es sa nouvelle esclave? Je ne savais pas.

Maître Razheem. Cela faisait bizarre d'entendre cela...D'habitude c'était capitaine Razheem que l'on appellait l'homme. Quant à « nouvelle esclave » c'était très joli comme formulation. On aurait presque dit qu'il s'agissait de sa dizième esclave...Alors que cela désignait simplement qu'elle était nouvelle. Jouer sur les mots... Marabelle aimait bien cela.

Reira s'éloigna d'elle, lui donnant envie de rire. Avait elle peur? La souveraine répondit machinalement à son sourire un peu fragile et gentil... Gentil... Tant de gentilesse... Au moins le sien n'était pas méchant, mais loin d'être aussi gentil que celui de la petite esclave...

-Tu peux bien chanter même s'il n'est pas là,non?

En tous cas pour elle. Mais elle avait rapidement remarqué que les esclaves chanteurs utilisaient bien moins leur don lorsque la terreur faisait tressauter leur voix..Alors avec eux au moins, elle était douce. Et là, elle voulait entendre la voix de Reira. Aussi les lèvres de la jeune femme se tendirent un court instant avec sympathie, mais sans que ses prunelles ne lâchent les yeux de l'elfe.

-Ce que tu veux.

Reira observa la jeune femme. Elle avait l'air... noble. Elle ne savait pas qui elle était, mais le ton autoritaire et les vêtements lui indiquaient de se montrer respectueuse. Bien qu'être irespectueuse n'était pas dans sa nature. Elle haussa les sourcils. " Nouvelle esclave" ? Razheem en avait déjà eu ? Elle avait compris... Alors... Elle secoua la tête pour enlever les questions sans réponse de sa tête et laissa ses yeux se poser sur ses mains tandis que le ton de la jeune femme se faisait curieux. Oui elle pouvait chanter pendant qu'il n'était pas là, ce Maître Razheem. Mais elle imagina rapidement ce que cela aurait donné si il avait été là, et elle réalisa que son maître naurait pas donné d'intérêt à son chant, alors que là, Marabelle voulait qu'elle chante.

Elle sourit, et ferma les yeux. Une chanson de sa grand-mère. En lagage elfe. Elle se mit à chanter doucement, sa voix tout d'abord comme une souffle qui s'étendait comme un rubant dans la pièce, puis sa voix prit de l'ampleur, pour ressembler à un ton de cristal sonné. Reira respirait doucement, elle se rappelait de ce que cette histoire racontait : un jeune garçon trop gentil offrait, durant son périple, tout ce qu'il avait aux personnes qu'il rencontrait. A la fin, dans un bois, il ne lui restait plus que la tête, et il offrit ses yeux à un renard rusé, qui lui dit faire cadeau lui aussi. Il posa un papier où le mot "idiot" était inscrit. Et le pauvre garçon, aveugle, qui remerciait le renard de lui avoir offert un présent...

Reira cessa, un peu essouflée, et posa son regard sur Marabelle, toute peur ou surprise ayant disparue. Elle pencha la tête un peu sur le côté, comme pour écouter au loin un son.

Je m'appelle Rei.

Un soufle, de sa voix muscile et flûtée. Et sans le vouloir, les milliers de questions revinrent à elle : Razheem avait déjà eu des esclaves ? Des eslcavES ? Des femmes ? Elle baissa les yeux, elle aurait voulu arrêter de penser toujours dans la direction de son maître, et ferma les yeux comme pour ignorer quelque chose chose de gênant, le flot de ses pensées.

Marabelle était attentive aux moindres mouvements de la jeune fille. Impatiente aussi, elle désirait tant qu'elle se mette à chanter! Elle avait presque envie de taper du pied, de battre des mains, d'hurler, de murmure tout....Tout mais qu'elle se mette à chanter! Pourtant, malgré son impatience elle capta le léger haussement de sourcils de Reira...Celle-ci avait donc compris le sous-entendu à nouvelle esclave..Pas comme il aurait fallu mais dans ce qui était le plus évident... C'était à mourir de rire si il n'y avait pas eu son envie d'entendre à nouveau sa voix...Aller aller, un peu de musique que diable!

Enfin, l'esclave sourit. Pourquoi? Ca Marabelle l'ignorait totalement et dans le fond, s'en moquait pas mal. L'intérêt n'était pas les motivations des gens mais ce que cela donné..Et comment on pouvait se servir d'eux. Dès qu'elle trouverait exactement ce qui faisait sourire Reïra alors elle pourra s'en servir, la faire chanter...Oui parce que réclamer l'esclave à Razheem était possible mais compliquer. Dans le mauvais sens du terme, celui qu'elle n'aimait pas.

L'elfe se décida pour finir, pas trop tôt hurlait le coeur de Marabelle qui s'était pourtant forcé à l'immobilisme complet en attendant. La jeune reine ferma les yeux elle ne voulait pas voir cette fragilité imbécile et si ... pure . Mais elle voulait entendre la voix même si elle recelait la même pureté. Elle voulait l'écouter chanter. Pas la voir. Mais elle fut surprise parce qu'elle entendait, à nouveau elle ne comprenait pas les paroles...Mais cette fois la rousse comprit pourquoi: ce n'était pas la même langue, ce n'était pas du commun...

Et la voix montait, montait, embaumant la pièce de ce son mélodieux... Marabelle gardait les yeux fermés et tendait l'oreille, tout simplement, profitant de la beauté du chant. Elle était, contrairement à ce que disaient les mauvaises langues, sensible à la beauté et à l'art... Elle regrettait simplement de pas la comprendre, mais a-t-on besoin de comprendre pour apprécier? Non, oui, non ... Mais la jeune femme détestait ne pas comprendre...

Soudainement la voix s'estompa, cessant doucement. La chanson était finie... La rousse rouvrit lentement les paupières, son regard aussitôt fixé sur la chanteuse. Elle inclina légèrement la tête aux mots soufflés. Rei. Très bien.

-Marabelle.

Déclara-t-elle très simplement. Tout le monde connaissait son prénom dans le palais mais l'esclave devait être nouvelle pour ne pas l'avoir reconnue..Tant mieux, sinon elle n'aurait peut-être pas chanté aussi bien... D'ailleurs à ce propos, de la douceur...

-Tu voudras rechanter un jour pour moi?

Reira garda le regard baissé. Elle repensait à l'histoire de sa grand-mère, qu'on lui avait chanté quand elle était petite. Finalement, elle se dit que pour être la future assassine de Razheem, elle devrait s'en inspirer. Ne pas être idiote comme ce garçon...

La voix résonna. Elle leva les yeux. Elle aussi se présentait ? Et ce prénom.. Marabelle... Elle sentait comme une familiarité, elle devait déjà l'avoir entendu, mais ne se souvenait plus où... Marabelle... Belle..Oui elle était vraiment jolie...

Elle lui demanda de rechanter un jour pour elle. Reira haussa les épaules, après tout, cela n'engageait à rien, si ? Et puis, ce n'était que du chant, une simple voix, que sa mère lui avait ravie durant quelques années, la privant de chanter et d'expier son coeur...

Oui, pourquoi pas ?

* Marabelle...Marabelle..*

Vous aimez à ce point ? Ma mère disait...Grimace. Ma mère disait que je chantait mal. Elle m'a même privé de ma voix durant un temps.

Haussement d'épaules, comme si elle s'en fichait. Son esprit roubillonnait autour du nom qui résonnait à ses oreilles, comme une ritournelle, et puis soudain : * il faudra que j'aille voir Marabelle, la reine va s'impatienter aussinon ! *

La reine ?! Reira garda un visage impassible. Quel bon exercice pour garder ses émotions, mais la reine, tout de même, elle ne pouvait y croire. Elle balança ses pieds dans le vide, en observant Marabelle.

Oui, pourquoi pas? Ca Marabelle aurait bien été incapable de lui dire. Elle voyait plutôt une longue, très longue mais ô combien délicieuse liste de raison qui aurait pu faire chanter Reïra de grès ou de force.. Cadeaux mirobolants ou longs séjours dans les délicates geôles de Requiem, elle pouvait tout faire. Mais son caractère lunatique était néanmoins assez renommé pour que l'on envisage son soutien avec une...légère...prudence.

Sa mère... Marabelle n'avait..euuh aucun souvenir de sa mère. Et pour une fois ce n'était pas de sa faute! Mais la douce à la belle voix Reïra semblait elle, n'avoir pas un excellent bon souvenir de sa maternelle. Privée de chant? Une lueur de colère traversa le regard clair de la jeune femme pour y demeurer quelques instants. Il était de notoriété publique qu'elle détestait que l'on la contredise. Et c'était ce qu'avais fait cette femme sans même le savoir ni le vouloir.

Elle sourit doucement à la jeune esclave, même si la majorité des gens se sauvaient à la vue de ce sourire.. Elle décroisa lentement les bras puis fit lentement le tour de la pièce sans regarder Reïra. Enfin, elle s'arrêta à quelques pas d'elle, comme si elle voulait garder une distance de respect entre elles. Oui. Le respect que lui devait la demi-elfe mais pas un respect réciproque. Une belle voix ne donnait pas le respect, surtout pas le sien. Elle remonta le regard vers Reira qu'elle observa un instant avant de déclarer tranquillement, plongeant son regard dans celui de la jeune fille.

-Ta mère est une fieffée idiote alors...

Reira regardait au dehors, et ignora le manège de Marabelle, qui fit le tour de la pièce. Elle s'arrêta à quelques pas. Comme quoi, la reine gardait ses distances.. Reira ne leva pas son regard aux paroles de Marabelle, mais elle sentit son coeur se serrer.

Peut-être... Mais c'était ma mère, et je l'aimais. J'ai mis longtemps à me remettre de ses coups, et ma voix ne sera plus jamais comme avant.

Haussement d'épaules. Ce n'était pas important pour elle; mais cela le semblait si important pour la reine... Avait-elle le moindre intérêt pour elle ? Grace à sa voix, peut-être, mais elle se doutait que privée de sa voix, elle ne ferait pas long feu. Mais elle voulait bien chanter pour elle. Si ca pouvait lui plaire. Elle n'avait pas peur de souffrir les geoles ou les tortures. Elle l'avait déjà vécu. Elle voulait juste faire plaisir. C'était sa nature naïve et idiote, surement, venant de son père au vu du caractère de la mère...

Marabelle... Ma dame, vous êtes bien la reine ? Excusez ma question, si cela vous offense.

Elle garda le regard baissé, et remarqua un nid d'oiseaux aux plumes rouges, un peu plus bas. Elle aurait pu tendre le bras et les toucher, mais elle n'en fit rien. Elle se contenta de rester silencieuse, sentant le vent entrer dans la pièce. Elle remarqua enfin quelle avait laissé sa flute à terre. Elle n'osait même plus aller la checher, de peur de faire un geste déplacé. Elle ne voulait pas faire hote à Razheem.

Vous ne vouliez pas voir mon maître, alors ?

*Pourquoi être entrée ? Peut-être sur un coup de tête ? Et puis, zut, ça ne me regarde pas....*

Reira déplaca son regard et le posa sur le mantau de la cheminée, il n'y avait plus que cendres dans la cheminée à proprement dire. Elle se dit intérieurement qu'une fois la reine partie, elle ferait du feu pour Razheem. Puis elle osa nfin poser ses yeux d'émeraude sur Marabelle, doucement, sans arrogance ni aucun autre sentiment que de la soumission et de la douceur.

-Comment a-t-elle pu oser...Une si belle jeune fille avec une si belle voix...

Disant ses mots la jeune reine s'approcha encore de quelque pas, puis tendit la main pour effleurer la chevelure de la jeune elfe. Pas trop, mais un léger toucher, plus léger qu'une aile de papillon,juste pour glisser élégamment ses doigts fins entre les mèches soyeuses. Maternellement presque mais...par Marabelle et l'impression qu'elle laissait en toute chose. Elle l'aimait...Donc visiblement cette marâtre était morte. Heureusement pour elle car la monarque ne supportait pas que l'on touche à ses protégés d'un jour.

A la question de Reira la rousse éclata doucement de rire, secouant ses longues boucles avec amusement. Un même amusement présent dans ses prunelles lorsqu'elle releva le regard vers la musicienne, se fendant d'un sourire.

-Si je suis bien la reine?Evidemment que je suis la reine! Marabelle Von Esmelda, souveraine de Requiem..et d'Azilis.

Un sourire de juste fierté traversa son visage tandis qu'elle effleurait d'une nouvelle caresse pensive les cheveux de Reira. A la deuxième question elle redevint un peu plus sérieuse, balayant la chambre de Razheem du regard, reconnaissant les habitudes et les caractéristiques de son étrange capitaine. Elle acquiesca puis répondit avec un temps de retard.

-Si. Mais il n'est pas là.

Elle baissa le regard, croisant les grands yeux de l'elfe. Yeux très intéressants.

[ Désolée en ce moment j'ai plus le temps à moi T_T']

Reira rougit un peu aux paroles de la jeune femme. Elle, belle ? On l'avait souvent laissé entendre, surtout les hommes, quand il lui murmurait des choses ignobles à l'oreille. Mais belle ? C'était un mot valorisant, mieux que mignonne et plus sensuel que "bonne". Reira sourit et hocha la tête pour remercier la jeune femme.

Puis elle se mit à rire, en faisant aller sa main dans ses cheveux. Les paroles étaient pleine de fierté, et Reira baissa la tête. Elle avait raison d'être aussi fière d'elle-même, après tout n'était-elle pas souverainne ? Et puis elle devait avoir tout les hommes à ses pieds. Reira sourit légèrement.

Marabelle posa sa main dans ses cheveux. Son corps et sa voix semblaient énormément inéresser la belle reine, sans que Reira puisse savoir pourquoi. La réponse de Marabelle la fit sourire.

Il ne devrait pas tarder à arriver je pense.

Elle l'espérait du moins.

Un nouveau sourire éclaira légèrement le visage de la jeune femme en voyant les rougeurs qui coloraient les douces pommettes de l'esclave. Visiblement sa beauté n'était pas souvent flattée. Mais Mara aimait bien les traits de Reira, avec toute la fragilité et l'enfance qui les adoucissaient encore.

-Il n'y a pas à rougir d'être jolie, tu sais.

Mai sa présence à elle, rendait timide l'elfe. C'était le comportement de la majorité des gens, il fallait bien l'avouer, et la rousse avait toujours fait tout fait pour. Et ni aujourd'hui ni jamais elle ne s'en plaignait, savourant au contraire les regards mêlés de désirs et de crainte pour les hommes, et le comportement servile des femmes les plus fragiles, envieux mais peureux des fortes. Oh oui elle aimait ça. Mais il fallait choyer les artistes.. Ca, ça la chagrinait un peu plus.

-Tu pourras dire à ton maître que je veux le voir, dis?

Elle sourit avec chaleur, effleurant tendrement la joue de la jeune fille. La monarque inclina doucement la tête sur le côté, chamboulant ses boucles. Puis se pencha doucement et embrassa posément la tempe de Reira.

-Tu serais un ange.

Puis elle recula de quelques pas, faisant déjà demi-tour. Elle devait chercher Razheem.