Promenade et errance

[Yop Shiin ^^]

Reira avançait doucement dans les couloirs, quand un courant d'air glacé vint l'ebourrifer, la faisant frémir sous les à-coups du vent. Que se passait-il ici ? Avait-on laissé une porte ouverte ?

Non, elle vit seulement un garçon, apparemment un jeune homme, aux cheveux bleus - * Bleus ? O_o * - et qui regardait le ciel, laissant le vent le parcourir. N'avait-il pas froid ?

Reira s'approcha de lui à petits pas, hésitante. Devait-elle lui demander si il avait besoin d'elle ? Mais Razheem devait l'attendre non ? Il était tard, elle savait que 23 h n'étaient pas passés, mais elle préférait se dépêcher.

Elle observa le dos du garçon, ses vêtements déchirés. Même si il n'avait pas de bras comme Razheem, elle trouvait son maître plus humain que cela. Ce garçon lui faisait un peu peur. Elle resta là, dans le couloir, sans oser bouger. Comme paralysée.

*Razheem...*

[ Rei chériiie ]

Une présence. Le démon ouvrit les yeux, posés sur l'extérieur et les jardins. Comme il aurait été drôle de provoquer un attroupement en y mettant le feu. Mais tous dormaient. La présence se fait plus distincte. Une femme. Une...elfe ? Il ne se retourne pas, les sens en alerte, le nez frémissant. Il sent l'exaltation poindre en lui, et l'envie de s'amuser.

Elle approche, hésitante, paralysée de peur. Il sourit, carnassier. Il offre toujours cette peur aux pauvres mortels, cette peur ancestrale que seuls les faibles ressentent. Il soupire bruyamment, il la sent se tendre.

Puis, d'un souffle, il se dématérialise, pour refaire surface derrière elle, une main sur son cou. Il souffle doucement, elle veut crier, mais il se fait plus rapide qu'elle, posant la main sur sa bouche.

Une simple servante. Belle. Appeurée. Il la sent trembler avec délices, la belle elfe. Il sent son sang battre dans les veines bleutées de la peuvre femme. Il embrasse son cou, amusé. Pointe une langue glacée, darde le bout de sa langue contre la pau chaude, la faisant trembler plus encore.

Un souffle.

Tu as peur... J'aime la peur... Et le sang... Le sang des femmes...

Il la sent essayer de se détendre, il mordille sa peau. Il retire sa main, elle ne crie pas. Ho, qu'elle crie, il aime les entendre crier, appeller au secours. Il sourit, sentant l'envie de mordre dans la chair se faire plus forte.

[Zorro est arrivééé sans s'presser]

Reira était incapable de crier, baillonnée par la main du démon qui était passé derrière elle. Ce démon qui lui passait à présent la langue sur la peau. Des baisers obscènes et des soufflements dans la nuque. Le démon avait ôté sa main mais la jeune elfe était trop appeurée pour crier. Ses seules suppliques étaient mentales et semblèrent pourtant être efficace lorsqu'une lame de matière inconnue se dressa précisément entre le cou de l'esclave et la bouche du démon.

- Cette fois-ci ne compte pas sur quelqu'un pour plaider en ta faveur, "seigneur Shin". Je te conseille de la lacher immédiatement où tu risque de le regretter.

Le capitaine Razheem était complètement de ce que Reira avait pu voir jusqu'à présent. Son casque collé à son crâne lui recouvrait tout le visage sauf autour des yeux qui semblaient lancer des éclairs. L'armure, qui lui couvrait généralement le bras droit et le torse, était désormais présente sur l'ensemble de son corps. Son ton était devenu glacial, assassin. Il savait que cela ne ferais rien de particulier au démon mais il ne comptait pas s'ecraser devant cet être. Les hommes avaient peur de lui et étaient faibles devant cette chose, le capitaine n'était pas un homme et n'avait aucune des deux choses citées ci-dessus, il inspirait lui même la même chose aux hommes du commun. Il n'adressa pas un regard à Reira, toute son attention était portée sur le démon et même si son casque lui cachait le visage on pouvait deviner la fureur du capitaine de la garde.

( Tiens, voilà le héro...)

Shin s'amusait à darder sa languer contre la peau du cou, hérissé de terreur. L'elfe ne criait même pas, ce qui enlevait de son amusement. Peut-être la mordre l'avancerait-elle à hurler une bonne fois pour toute ?

Il allait la mordre, quand quelque chose s'imisca dans leur jeu. Il l'avait senti, mais avait préféré l'ignorer. Il leva les yeux, comme un enfant à qui l'on enlève son jouet, et se recula d'un pas, lâchant sa proie.

Tiens, tiens. Le maître ? Non... Pas l'amant, ceci est ma place, ou du moins ma future place. Oui, je pense que tu dois être le maître de cette magnifique créature. Laisse-moi jouer avec elle, je m'amusais. Pour une fois.

Il leva ses yeux, le visage impassible sur son minois innocent. Il était cependant énervé d'avoir été interrompu, et ses yeux changeant s'étaient stabilisés en deux fentes noires aux abords rougeâtres. Il laissa l'elfe s'avancer, et passa sa main sur sa joue droite, griffant sa peau, laissant trois traces livides. Il eut un sourire un peu dément.

J'ai toujours haï les héros. Mais au moins, avec eux, on s'amuse. Allons, va t'en, je te promets que je ne lui ferais pas de mal. Je ne prendrais rien de ce qu'elle ne veut me donner.

Un ou deux mouvements, il se rematérialisait un peu plus loin, dans l'entrebaillement de la fenêtre, comme une brume épaisse.

Baissez votre arme, c'est d'un commun... Je vous avais remarqué. E,n vous, il y a quelque chose qui vous permets de surpasser l'espèce humaine. Mais, vous savez, vous n'êtes pas différent d'eux. Une fois la chose retirée. Ne m'obligez pas à chercher ce dont je parle, et à vous tuer. Cela m'ennuierait à mourir. Je préfére m'amuser avec...

Il se dématérialisa comme un voile pour réaparaitre devant l'elfe, la serrant contre lui soudainement, lui retirant un hoquet de peur.

De telles créatures. C'est tellement divertissant..., souffla t-il.

Large sourire, carnassier.

Le regard du capitaine ne se modifia pas après les paroles du démon pour la bonne raison qu'il ne pouvait pas montrer plus de fureur. L'être s'était éloigné mais le capitaine gardait sa lame, extension de son bras par modification génétique, à l'aspect corailleux comme le reste de son corps mais lorsque l'armure était extrèmement resistante la lame était extrèmement tranchante. Si le regard n'avait pas changé la voix, elle, était encore plus froide :

- Le maître, en effet mais je sais que tu n'auras pas la place que tu pense obtenir. Je ne veux pas qu'elle soit ennuyée par un simple homme de passage. Ni ennuyée ni effrayée, il va donc falloir que tu te calme.

Razheem observa la modification des yeux de Naruch mais ne fut pas pertubé par cela. Finalement il eut un léger ricanement froid :

- Heureuse coïncidence n'est-ce pas je ne supporte pas non plus les héros. Le fait est que je ne considère pas comme un acte héroïque de défendre ce à quoi on porte un grand intérêt.

Son transfert de position surprit Razheem qui ne le montra d'aucune manière, toujours se contrôler, montrer son assurance et pas sa surprise. Ne jamais montrer un quelconque point faible. Nruch parla de nouveau, affirma la supériorité de Razheem sur les hommes normaux tant qu'il avait une chose. Le capitaine ressentit une douleur au niveau de la nuque. Contrôle total de la transparance encore une fois mais cette douleur était plus une insistance du parasite. Il n'avait rien à craindre de ce démon. Sa seconde disparition n'effecta pas Razheem cette fois. Il connaisait la faculté et l'avait mémorisée. Il ne l'oublierait pas. Il avait ressaisi Reira mais cette fois-ci la jeune elfe l'avait repoussé, ayant retrouvé son courage. Le capitaine hocha la tête :

- Bien, vous parliez de ne prendre que ce qu'elle accepterait de vous donner, il me semble qu'elle ne veux pas vous donner d'autres choses. Je vous conseille donc de retourner dans la chambre qui vous a été confiée et de ne pas recommencer ce "divertissement" avec celles qui ne s'offriront pas à vous.

Il était revenu à un vouvoyement plus officiel et moins agressif mais n'avait pas baissé son arme pour autant.

Shin hocha la tête, comme si il s'était sagit d'une simple réunion.
Le maître, hein... Il eut un léger sourire. Les paroles de Razheem
l'amusaient quelque peu. Il haussa un sourcil, l'air aussement
surpris.

Ce à quoi tu portes un "grand intérêt" ? Tu aurais pu dire ta chose aussi non ? Tss...Dois-je voir en toi comme un rival ? Sache
que tu n'as aucune chance, regarde la. C'est une elfe, pleine d'une
grace ancestrale. Asservie par toi. Un pauvre humain qui s'est changé
en une...chose en prenant en lui...en servant d'hôte...

Naruch soupira, comme si finalement, plus rien n'avait d'amusant; il
prit une moue enfantine. Il fut légèrement surpris en voyant l'elfe lui
échapper, qui se débattait comme dans un filet. Ses filets. Il eut une
moue chagrinée. Il regarda Razheem.

Non, non non ! Vous l'avez errfrayée, elle a eut
peur que vous nous voyez ensemble, voilà tout. Pauvre créature
asservie, mon intérêt pour toi estcomme une toile, débat-toi et tu
seras encore plus attirée... Je connais, vois-tu, l'attirance d'une
personne envers une autre...

Son regard se fit distant, et il se recula contre un mur.

Ce soir, elle ne sera plus disposée à mes baisers
ardents. Ne lui en fait pas, c'est ma place. Ne sois que le maître.
Aurevoir...

Et il se fondit dans le mur, comme si il était immatériel. Avant
qu'ils aient pu réagir, il avait disparu, comme si il n'avait jamais
existé, laissant derrière lui une légère odeur de fumée - et
l'espérance de savoir la jeune fille qui l'avait repoussée battue.

Il réapparut plusieurs étages plus bas, dans un couloir quelconqwue,
plus que contrarié. Il serra les poings, et brisa un pan de mur. Ses
yeux avaient virés au rouge profond.

Je déteste que l'on me vole mes proies sous mon nez.
Je l'aurais. Je l'aurais, un jour. Il n'y aura pas de femme prête à me
résister. Elle laissera son maître, et viendra à moi, d'elle même...

Il soupira, laissant une flamme danser dans l'air, expiée de ses
lèvres. Puis il disparut pour de bon, nuage de fumée opaque, âcre, à
l'odeur piquante.

*Shannah...*